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Heal an arm and a heart - FB/PV Nadeshiko.[4e division]
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À peine Yusuke était-il rentré à la Soul Society qu'on l'envoya immédiatement aux quartiers de la 4ème Division. Le jeune Shinigami était dans un piteux état. Son visage juvénile était marqué par de longues coulées de sang qui traînaient de son front au bas de ses joues, preuves de plusieurs blessures au crâne ; son bras gauche se courbait selon un angle qui n'était de toute évidence pas prévu par son anatomie de base et semblait gravement brûlé. Alors qu'il avançait, suivant les instructions que ses supérieurs lui donnaient sans broncher, il boitait, suggérant d'autres impacts au niveau des jambes. Parmi les Shinigami chargés de surveiller les missions du monde réel, la nouvelle s'était vite répandue. L'un des gamins de la Dixième, chargé de surveiller Kyoto, s'était retrouvé confronté à un Menos Grande. À l'échelle des âmes de la Soul Society, Yusuke était toujours considéré comme un enfant ; un adolescent au mieux. On l'avait envoyé dans une ville peu chargée en particules spirituelles pour une raison. C'était supposé être un poste tranquille d'un ou deux mois, une formalité pour justifier son accession au poste de Quatrième Siège dès la sortie de l'Académie. Cela avait, de toute évidence, mal tourné.

On s'était précipité vers lui alors qu'il rejoignait le monde des âmes après son combat. Des équipes de secours avaient été dépêchées pour le rejoindre, persuadées qu'elles arriveraient trop tard. Ce fut pourtant bien en vie que l'albinos était revenu « chez lui ». On lui avait indiqué la direction des quartiers de la Quatrième pour qu'il aille se faire soigner. Il n'avait pas dit un mot depuis la fin du combat, ni aux services de renseignement, ni aux secours, ni à ses supérieurs venus l'accueillir. Il marchait, lentement, clopinant comme il pouvait, sans même se plaindre des blessures qui recouvraient son corps. Il avait les yeux complètement ouverts et fixait le vide, comme s'il était devenu incapable de cligner, et ce malgré le sang qui s'accumulait sur ses paupières. Ses iris gris étaient ternies, vitreuses ; il s'agissait de tout, sauf du regard de quelqu'un qui a gagné un combat. Toutes les âmes qui le croisèrent pendant ce lent chemin de croix en avaient parfaitement conscience, mais personne ne dit rien. Que pourrait-on dire à un enfant qui a vu la mort en face et qui vivra suffisamment longtemps pour le raconter ?

La vérité, c'était que le jeune officier luttait de toutes ses forces pour garder les yeux ouverts. Chaque fois qu'il les fermait, qu'il ne faisait ne serait-ce que battre des paupières, des images revenaient, par flash, s'imposant à son cerveau, ravivant la douleur qui enflammait chaque nerf de son corps. Les images d'une grande silhouette noire qui sortait de nulle part, d'hommes et de femmes qui s'enfuyaient, d'enfants qui hurlaient, droits comme des pics fichés dans le sol... D'une faux argentée entre ses mains qui tailladait la chair noire, de la lumière rouge qui apparaissait à sa gauche... C'était plus qu'il n'en pouvait supporter – bien plus. Il gardait les yeux ouverts pour ne pas voir. Et, aussi paradoxal cela puisse paraître, ça fonctionnait. Il regardait sans le voir le monde qui défilait sous ses pas irréguliers. Hakusora n'avait déjà plus aucun souvenir des visages de ceux qui étaient à la Porte qu'il avait empruntée. Ses supérieurs ? Ceux qui avaient donné l'ordre ? S'il avait voulu un jour le savoir, il aurait sans doute fallu qu'il se souvienne de qui était là à son arrivée. Qui savait qu'il rentrerait à cette minute près.

Reste en arrière.

De toutes les images, celle de l'ordre simple, apparaissant sur l'écran de son Messager Divin, était sûrement l'une des pires. Attendre qu'il soit distrait pour attaquer. Attendre qu'il dévore des âmes, qu'il tue des humains – laisser le Menos faire exactement ce qu'il voulait jusqu'à ce qu'il oublie suffisamment la présence du Shinigami pour qu'il puisse attaquer par surprise. Ne serait-ce qu'une fois. Un coup d'avance – le coup qui lui avait sauvé la vie.

Quand le seuil d'une porte apparut dans son champ de vision, il finit par relever la tête. Il était seul face au bâtiment de la Quatrième Division – sans doute les brancardiers n'avaient-ils pas essayé de le suivre, étant donné qu'il avait continué de marcher malgré sa jambe droite meurtrie. Peut-être quelqu'un avait ordonné qu'on le laisse seul ? On laissait aux membres de la Quatrième Division le soin de le persuader qu'il n'était pas responsable des trois dizaines de morts qu'il avait vu quelques heures plus tôt ? Qu'il méritait le droit de se tenir debout, d'être soigné, de vivre, alors que son sacrifice aurait forcé le Menos Grande à se replier sans toucher aux humains ? Il se fit violence pour maintenir les sanglots qui montaient dans sa gorge alors que son esprit mettait enfin des mots sur le sentiment de sourde culpabilité qui l'empêchait de respirer convenablement. Il poussa la porte, traînant sa silhouette ensanglantée dans la structure médicale du Seireitei. Il ne prit pas la peine d'annoncer sa présence, ou de la signaler d'une façon ou d'une autre. On lui avait simplement ordonné de se rendre aux quartiers de la Quatrième Division après tout. D'un pas traînant, laissant un mince filet rouge derrière lui, il se dirigea vers le premier coin entre deux murs qu'il aperçut, s'y recroquevillant. De son bras valide, il ramena ses deux genoux contre sa poitrine et y posa son menton. Laissant pendre son bras gauche, brisé et brûlé par le Cero qu'il avait reçu de plein fouet, il enserra ses deux jambes du droit.

Fixant un point devant lui, il laissa à nouveau ses yeux se perdre dans le vague. Il n'avait pas réellement l'intention de bouger de ce coin – il était loin d'être enjoué à l'idée d'être soigné. Et après quoi ? Repartir en mission, continuer à faire face ? Que signifierait la prochaine mission, après tout ? Réaliser un peu plus qu'il était l'instrument d'une organisation qui considérait la vie humaine comme d'une ressource dont on pouvait disposer à volonté ? En réprimant un énième sanglot, il avala sa salive de travers, et se mit à tousser, couvrant un peu plus le sol jusque là impeccable de son sang. Il regarda le liquide rouge, qui commençait à former une flaque autour de lui. Elle avait une forme d'attrait macabre, cette flaque. Il se demandait combien elle grandirait avant qu'il ne perde connaissance.

Plus beaucoup, probablement.


Ven 12 Mai 2017 - 3:46
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Tsukino Nadeshiko
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Tsukino Nadeshiko



C’était il y a dix ans maintenant… Mais je m’en souvenais encore comme si c’était hier… Il avait beau être le vainqueur de ce combat, je n’avais vu en face de moi qu’une victime…

Je vaquais par habitude à mes occupations. Cela faisait plusieurs décennies déjà que je n’avais plus été de corvée de ménage ou de ravitaillement pour les autres divisions. Huitième siège et chef d’Unité de soin  et chirurgie numéro 3, je pratiquais toutes sortes d’opération, allant d’une simple dent cassée à la remise en place de plusieurs vertèbres torsadés par une scoliose. Je n’avais peur que d’une chose en ce moment, et c’était faillir à ma tache de chef d’équipe et de guide pour les plus jeunes. Toki venait juste d’arriver dans mon unité, et je ne voulais pas qu’elle se sente mal-à-l’aise ou perdue dans ce qu’il y avait à faire. Elle était ma nouvelle apprentie en quelque sorte. Je me devais de faire attention. Si Minato avait migré après dissolution de son équipe de kinésithérapeuthe, Kazuo lui, était toujours en formation, mais il était assidu et attentif à ses propos, ne disant guère plus de mots. Haruna elle, était égale à elle-même, spécialisée dans les réanimations cardiaques et les mises en place de trachéotomies d’urgence. Etrange fait d’ailleurs, lorsque tout était préparé, elle se voyait incapable d’agir, uniquement dans l’urgence…

J’ignorais qu’aujourd’hui en serait une, et qu’elle allait probablement changer ma vie.

Vêtue de mon uniforme différent de celui des autres membres à cause de mon zampakuto trop grand, j’envisageais, ma sacoche à la taille, de faire mon tour habituel des zones d’entrainements des diverses divisions. Je savais qu’ils finissaient souvent blessés au possible mais refusait de nous rejoindre par crainte des piqures pour la plupart, et les autres à cause de notre Taicho. J’ignorais pourquoi les petits jeunes étaient effrayés par cette dernière, certains me comparaient parfois à elle – la majeure partie de la 11e division, mais j’ignorais là aussi pourquoi. Je profitais d’une micro pause avant de me mettre à courir dans tout le seireitei pour m’arrêter dans le couloir menant à la sortie de ma division, et replaçais quelque peu ma chevelure rousse trop longue. Elle ne semblait pas vouloir… J’ai donc lâché le tout sans faire attention, les mèches rousses courant sur le sol, avant de tresser l’ensemble d’un geste vif. C’est cependant arrivé vers le bas de ma chevelure que j’eus une sorte de déclic.

Il y avait des gouttes de sang…

J’ai froncé brusquement les sourcils, avant de regarder le sol de mes prunelles émeraude… Il y avait un chemin écarlate qui se dirigeait le long du couloir, vers l’intérieur. Cela ne pouvait pas être un patient lambda qui avait laissé ça, ça présageait une hémorragie importante. J’étais inquiète, un patient de ce genre aurait été annoncé, mais je n’avais rien entendu à l’interphone. De même, je ne voyais pas la trace des roues d’un brancardier. Pourquoi ? Qu’est-ce que c’était que cette histoire ? D’un geste plus que rapide, j’ai attrapé la masse rousse qui me servait de chevelure pour la remonter en chignon serré sur ma tête, tant pis pour les traces de sang, et j’ai replanté le pic décoratif dedans d’un geste sec, avant de me mettre en route. Je suivais la piste sanglante, mes talons résonnant avec force dans le couloir silencieux… Je craignais quelque chose, je sentais le parfum de la mort, comme à chaque fois que je voyais un patient sombrer entre mes mains. Je me suis hâté au possible, et heureusement d’ailleurs, car à ma vue s’offrit un terrible spectacle.

Il y avait un corps recroquevillé entre deux murs, une marre de sang s’étalant sous ses pieds. C’était un garçon, avec une chevelure de neige teinté de rouge, et il semblait ailleurs. Les genoux repliés contre lui dont un tordu, un bras trainant sur le sol souillé, déformé et brulé tandis que l’autre tenait ses jambes contre son torse. Les yeux larmoyants dans le vague, il avait du sang au coin de la bouche et l’expression de son visage montrait parfaitement qu’il retenait un sanglot monstrueux. Mon cœur se serra à cette vision, encore un qui ne s’attendait pas à l’horreur et la mort, et qui l’avait vécue de plein fouet. J’ignorais ce qu’il avait vu, mais je pouvais le sentir d’ici… En revanche, j’allais devoir agir au plus vite, car vu la marre de sang qui s’étalait sous ses pieds était plus qu’inquiétante. J’ai saisit la garde de mon zampakutô dans mon dos et je l’ai tirée de son fourreau avec vitesse avant de la pointer devant l’enfant qui gisait au sol. J’aurais vingt minutes, mais c’était largement suffisant…

« Futö Ibara no hime ! » La lame d’Ibara sembla fondre comme neige au soleil, prenant l’apparence d’un ruban pourpre qui vint s’enrouler autour du garçon sans prendre la peine de le sortir de sa torpeur. Chaque zone blessée fut recouverte d’une gelée rosée, qui arrêta l’écoulement sanguin mais aussi les déplacements des cellules nerveuses, soit la douleur. J’étais très fière de mon shikai, je ne pouvais le nier. Il en avait sur les genoux, le bras gauche, mais elle s’était aussi infiltrée sous son uniforme pour couvrir son torse et sa tête. J’ai alors replacé l’arme dans son fourreau au plus vite avant de m’approcher de lui. J’ai replacé une mèche teintée sur le coté avec une grande douceur, avant de hausser la voix. « Equipe 3 spécialisation chirurgie, j’ai besoin d’une salle d’opération maintenant ! Minato de l’aide ! Kazuo prépare mes outils ! » Je savais que c’était les seules et unique fois où mon autorité devenait naturelle. L’équipe qui alors, devait prendre un gouter dans la cafétéria, se montra en vitesse, en vérité, seul le grand blond apparu, mais je savais que cela voulait dire qu’ils s’étaient mit au boulot.

Minato s’est penché sur le gamin ensanglanté et l’a soulevé comme s’il ne pesait rien avant de l’emporter en direction d’une salle, deux couloirs plus loin. Je suis passée rapidement dans la salle de désinfection, nettoyant mes mains au plus vite, avant de retourner sur mes pas. Je pouvais suivre le patient à la trace désormais, tant que j’étais liée à lui par le biais de la gelée de mon shikai. La pièce dans laquelle il avait été placé été sombre en elle-même, mais de lourdes lampes et assez importantes étaient placées au dessus du corps désormais quasiment dénudé. J’ai enfilé des gants, et avec l’aide de Kazuo et Minato, nous nous sommes occupés de l’enfant. Le grand blond s’est occupé de remettre son genou en place dans un craquement sourd, la gelée resterait encore trois heures le temps que tout soit réparé, tandis que Kazuo usait vérifiait les divers branchements respiratoires, soient purgés les poumons du sang contenus dans ces derniers.

Pour ma part, je profitais du fait que j’allais tenir encore quinze minutes avant de m’effondrer de toute façon, pour user d’un kido de soin palliatif sur le torse, réparant ainsi les côtes au plus vite. Je sentais mon énergie se diffuser du bout de mes doigt jusqu’au corps inerte, les bleus et gonflements qui marquaient les blessures sous ma gelée disparaissaient peu à peu. Je poussais donc mon reiatsu au maximum, avant de le relâcher lorsque tout disparu. Lorsque Minato eut finit avec la jambe, qu’il recouvrit du baume mentholée que j’avais créé, il vint se placer à la tête de l’enfant, qu’il commença à manipuler avec des kido. Je pouvais voir à sa tête qu’il y avait du travail… Pour ma part, je soutenais désormais le bras en charpie du bout des doigts. 7 minutes… Je l’ai prit avec douceur, et j’ai replacé une à une chaque lamelle de chaire à son emplacement principal, avant de recouvrit l’ensemble de baume à l’hibiscus et à la menthe en quantité. Là, j’ai prit un bandage que j’ai commencé à enrouler avec force autour du bras tout entier, faisant en sorte de le serrer au possible pour que plus rien ne bouge. J’ai ensuite agrafé le tout pour que rien ne bouge.

Je sentais l’épuisement me frapper lentement, mais je devais m’assurer que tout irait bien avant d’aller me poser. Le jeune garçon était désormais inconscient, mais soigné et couvert de bandages, nous avions vérifié chaque partie de son corps, et il était en état. Il aurait évidemment besoin de rééducation, mais c’était chose normale. Nous l’avons alors transférer dans une petite chambre, plus lumineuse et cosy que la salle d’opération, et je me suis permise de rehausser le coussin qu’il avait désormais sous la tête avant de me poser sur le fauteuil juste à coté du lit. En moins de temps qu’il n’en faut pour dire « zut », j’avais moi-même sombré dans l’inconscience pour l’heure qui suivait… J’espérais juste qu’il ne rouvrirait pas ses blessures dans son sommeil, que je puisse me charger de son état émotionnel à son réveil sans avoir à le réparer de nouveau…

J’ignorais à quel point son état serait lourd…


Sam 13 Mai 2017 - 19:16
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Pendant un instant, Yusuke ne se souvint plus de ce qui s'était passé. Il était allongé sur un matelas confortable, un coussin rehaussant agréablement sa tête. Il avait gardé les yeux fermés ; une sensation de langueur avait envahi tout son corps, de légères douleurs ici et là comme après une activité physique trop importante. La véritable douleur l'épargna pendant une poignée de secondes, une poignée de secondes paradisiaque – autant de grains de sables qui ne firent pas long feu dans la partie haute du sablier. Il ouvrit doucement les yeux, comme si soulever ses paupières était aussi difficile que de soulever deux volets de fers fermement ancrés au sol. Une lumière éthérée lui brûla les pupilles, le forçant à ouvrir ses yeux doucement, tout doucement, s'habituant progressivement à la forte luminosité de la pièce. Il vit un plafond immaculé au-dessus de lui. Lentement, il leva le bras gauche devant son visage, les doigts légèrement écartés. Ce qu'il découvrit, ce fut un amas de bandages l'empêchant ne serait-ce que de plier le coude.

Il regarda ce bras gauche pendant quelques secondes, qui une fois de plus lui parurent une éternité. Son cerveau s'acharnait sur sa mémoire désagrégée, s'efforçant de recoller les morceaux éparpillés. Objectif premier : comprendre où il était, et ce qu'il y faisait. Objectif intermédiaire : se rappeler de ce qui était arrivé à son bras. Tout le frappa d'un coup. Les visions du Menos, le son du cri des humains, les souvenirs de son combat, le sang souillant le sol des quartiers de la Quatrième Division. Il voulut émettre un son, mais seul un sanglot à moitié étouffé trouva son chemin en dehors de sa gorge. Il se redressa petit à petit, s'asseyant sur le lit où il avait été déposé. Il observa son corps comme il le pouvait : ce bras enserré dans une gangue curative, ses côtes ressoudées, le léger bandage qui faisait le tour de son crâne. Posant ses pieds sur le sol, il prit un instant pour éprouver leur capacité à porter son propre poids. Et puis, malgré le vertige qui le saisit à l'estomac, il se leva, la démarche rendue hésitante par la faiblesse de ses jambes.

Une fois qu'il fut debout seulement, il prit le temps d'observer la pièce. Sa vision était difficile par les images d'horreur et de mort qui dansaient constamment devant ses yeux, comme si ses souvenirs de la nuit précédente s'efforçaient de le couper du monde par tous les moyens ; couvrant sa vision d'un voile écarlate, couvrant son ouïe de cris d'humains, couvrant son odorat de l'odeur métallique du sang, rappelant sans cesse à son goût la sensation de ce liquide vital qui jaillissait de ses propres entrailles sous les chocs infligés par les coups du Menos. Il était indubitablement affaibli, mais cette cacophonie horrifique était de loin ce qu'il y avait de pire. Il serra doucement le poing droit, et le desserra. Au moins, son bras droit fonctionnait encore, pensait le jeune Shinigami. Il ne savait toujours pas comment réagir à cet assaut de sensations sur son cerveau, et ne saurait sûrement pas avant longtemps ; pour le moment, il devait faire avec ce qu'il avait encore. Un bras, deux jambes... Et à peu près la moitié d'un cerveau.

Il se trouvait dans une petite chambre – rien à voir avec la cabane du Rukongai dont il avait l'habitude. Non, c'était une de ses petites chambres comme pouvaient décrire les jeunes nobles de l'Académie Shin'ô – les chambres des gamins du Seireitei. Il se trouvait probablement toujours dans les quartiers de la Quatrième, au vu de son état, cela dit. Il vit son Zanpakuto appuyé sur le bord du lit, et en caressa doucement le tsuka rapiécé par le combat. Et puis il remarqua quelque chose qui aurait probablement attiré son attention dès son réveil si toutes ses capacités de perception n'avaient pas été agressées par le début d'un syndrome post-traumatique.

Une respiration.

Il se retourna et vit une jeune femme endormie sur le fauteuil en face de son lit. Une assez belle femme, il fallait le dire, avec de longs cheveux flamboyants. Debout près d'elle, il l'observa un instant sans bouger, ne sachant pas comment interpréter sa présence ici. Il lui fallut un moment étonnamment long pour que son cerveau accepte enfin de supputer que peut-être il s'agissait simplement de la Shinigami de la Quatrième Division qui avait soigné ses blessures – ou au moins une partie d'entre elles. Il haussa les épaules. Avec les échos de cris résonnant encore dans ses oreilles, il n'était pas sûr d'être en état de tenir une conversation dans l'immédiat. Il saisit son arme, la cala contre son épaule, et se dirigea vers la porte de la chambre. Pour aller où ?

« Aucune idée. Ailleurs. »

À qui s'adressait cette phrase ? Aucune idée.


Jeu 8 Juin 2017 - 22:41
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Tsukino Nadeshiko
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Tsukino Nadeshiko



J’étais toujours sur mon fauteuil, consciente de l’état de mon patient bien qu’endormie. C’était l’un de mes dons, grâce à l’utilisation de mon shikai sur quelqu’un, je pouvais ensuite le tracer sans problème, parce que je lui laissais une trace de mon propre reiatsu afin de m’assurer de l’avancée des soins. J’avais besoin de repos, je ne pouvais le nier, et même certains de mes patients me le rappelaient sans cesse en me voyant lors de leur contrôle de routine ou leur consultation mensuelle. J’avais souvent de lourde cernes, principalement parce que je n’avais pas le temps de rentrer chez moi, il y avait toujours des urgences allergies, blessures de dernières minutes à cause d’un Gillian ou autre. Et généralement, une fois chez moi, je ne me reposais absolument pas, je poursuivais mes recherches médicales pour certaines maladies et infections. De plus, je m’entrainais toujours sur moi-même afin de trouver les meilleurs antidotes aux poisons les plus communs et les plus dangereux ensuite. J’enchainais tout cela sans jamais tenter de me reposer, car la santé n’attendait pas…

Ainsi, même allongée sur un fauteuil de fortune et épuisée, je continuais de traquer les signes vitaux de mon patient. C’est pourquoi, en sentant une légère fluctuation dans ce dernier, j’ai su qu’il était réveillé et en meilleure santé qu’à son arrivée. Rassurée, je ne me suis pas sentie obligée de bouger tout de suite, je pensais profiter encore un moment. Après tout, il ne devrait pas trop bouger, sa fatigue devait être bien présente, et avec ce qu’il avait vécu, il devait probablement procrastiné un moment avant d’avoir véritablement faim… Du moins c’était généralement ce qu’il se passait avec un patient normal… Mais il existait plusieurs sortes de patients que je nommais les récalcitrants… Ceux là se débrouillaient pour ne pas venir aux visites de contrôles, feignaient d’aller très bien même lorsque c’était le contraire pour partir plus vite, ou encore disparaissaient mystérieusement. Je ne m’attendais donc pas, en vue de l’état du patient du jour, et de ses blessures fraichement soignées, à une attitude similaire… Lorsqu’il bougea, j’ai cru qu’il cherchait simplement les commodités…

Fatale erreur que voici…

J’ai entendue sa voix dans mon sommeil, et cela m’a surprise, parce que je ne m’y attendais pas, déjà, et ensuite parce que les paroles me semblaient insensées. Comment ça « ailleurs »… ? Déjà, tout cela ne me plaisait pas du tout, mais le fait de sentir que le patient venait de se pencher pour prendre son zampakuto, et s’éloignait désormais de la pièce en direction de la porte… Encore moins. Je n’ai pas eus besoin d’ouvrir les yeux pour m’éveiller, mon reiatsu me fit clairement sentir qu’il était sur le point de quitter la pièce, et ça, c’était purement hors de question ! Je me suis donc relevée, sans un mot, sans même faire mouvoir mon énergie, et restant donc presque invisible aux yeux de tous. La faculté de paraître tel un meuble était parfois une bonne chose. Je me suis donc glissée jusqu’à lui et j’ai posé ma main sur son épaule intacte avec douceur pour me signaler.

« J’ose espérer que vous ne comptiez pas quitter cette chambre avant votre rétablissement complet… ? » Ma voix pouvait paraitre douce, j’y mettais clairement des menaces, on ne quittait pas la chambre tant qu’on n’allait pas mieux. C’était purement et simplement hors de question ! « Vous allez vous recouchez, et immédiatement ! » Dis-je de nouveau, en emportant cette fois-ci le corps encore fragile de mon patient du moment vers le lit médicalisé qu’il venait de quitter. Pensait-il sincèrement que je n’étais pas assez consciencieuse pour veiller sur mes protégés ? J’avais bien plus de force dans les bras qu’on ne pouvait le penser, et j’ai entrainé l’enfant vers le lit, avant de le coucher sans lui demander son avis, relevant ses jambes avec douceur pour qu’il soit allongé. Je l’ai ensuite bordé avec tendresse, puis j’ai posé les poings sur mes hanches. « Bien, maintenant que vous êtes réveillés, puis-je savoir si vous avez faim ? Soif ? Ou même envie de parler… ? » Oui, je pouvais paraitre rude, mais je ne supportais pas qu’on tente de faire le mur sous mon nez.

J’ai soudainement froncé les sourcils, il avait le visage de quelqu’un qui n’allait véritablement pas bien, et pas juste à cause de blessures graves… Mon cœur s’est serré malgré moi, et je me suis rapprochée du lit pour replacer une mèche argentée comme il faut derrière son oreille. « Sachez que je ne suis pas là pour vous jugez, juste pour que vous alliez mieux, peu importe le mal qui vous ronge… Alors si vous avez besoin de quoi que ce soit… N’hésitez pas… Et j’ai dis besoin, pas envie… » Car je savais que certains faisaient clairement l’amalgame et en profitait pour s’échapper de ma division…


Mer 21 Juin 2017 - 20:46
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