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There is no more justice here. (Rp solo entrainement) Gotei 13
Tsukino Nadeshiko
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Jenny Fraiser
Queen of thorn
Tsukino Nadeshiko



Il faisait frais. L’air était encore doux, mais la nuit étant désormais tombée, une légère fraicheur s’était posé J’étais restée plantée au milieu des jardins de la 9e division sans savoir quoi faire. Les joues roses de cet aveu auquel je ne m’attendais pas. D’Ongil Takouya avait quitté d’un pas vif la placette, se rendant probablement chez lui comme il l’avait dit. Nous n’avions finalement pas prit la peine de partie en chasse de fleur, et finalement, je ne m’en sentais pas d’attaque non plus. La moitié des fleurs ans mes cheveux, et le reste dans ma sacoche, je fixais la direction qu’avait prise le 3e siège, hagarde. Je ne savais pas comment prendre ses paroles, je ne pouvais en soi que les accepter, mais après cela, qu’en faire ? Après des années de solitude, où personne ne me voyait à part Ozalee, qui tentait de me présenter à tout le seireitei, c’était lorsqu’elle n’était plus là que les gens remarquaient ma présence… Hors, je ne me sentais pas capable de réagir normalement lorsque cela arrivait si elle n’était pas là. Elle n’était pas là pour servir de tampon à ma timidité, pas là pour me donner confiance.

J’avais quitté les rues de la 9e pour me rendre dans le seul et unique endroit qui était presque déserté par les membres de ma propre division. Un endroit qui aux yeux de certains n’était pas utile pour des gens comme nous. Un terrain d’entrainement. Faisant un détour par mes appartements, j’avais déposé les branches d’oliviers dans un grand sac suspendu au dessus de mon lit, et plonger les fleurs dans divers bassin chaud afin de préparer la distillation. Et ensuite, sachant que je ne dormirais pas avant un moment, je m’étais rendue dans cet endroit désert de jour comme de nuit. Je ne savais pas ce que j’allais y faire, je l’ignorais purement et simplement, mais je savais que j’en avais besoin. Me défouler, c’était ce que Ozalee me disait toujours de faire. Que si je continuais à prendre sur moi, j’allais juste craquer… C’était elle qui disait ça, elle qui aimait cet idiot de Kuchiki Byakuya depuis sa naissance et subissait toutes ces horreurs depuis, se faisant traiter de prostituée lorsque son seul amour lui était interdit et impossible. Interdit parce qu’elle n’était pas assez noble ou riche, et que ce dernier ne l’avait jamais vu comme une femme, mais toujours comme une mère, une nourrice…

Si j’ignorais toutes ces choses de l’amour et était moi-même bien embarrassée depuis que ce baiser… Ces baisers avaient eut lieu. Je savais que ce qu’elle vivait était horrible et la seule et unique chose que j’avais pu faire en tant qu’amis, avait été de l’écouter… mais aujourd’hui… Elle n’était plus là. Déclarée disparue par le Gotei 13. Était-elle en mission lorsque c’était arrivé ? Je l’ignorais, je n’en savais pas plus, c’était Toki qui était venue m’en informer. Je serrais les poings sur le chemin qui me menait au terrain d’entrainement de ma division. La seule amie que je possédais, disparue. Si je pouvais paraitre non affectée par sa disparition soudaine en présence d’individu, il ne fallait pas croire ce masque de soumission posé sur mon visage. J’étais morte d’inquiétude… Elle qui me disait toujours lorsqu’elle partait en mission, là, cela faisait presque une semaine que je n’avais pas entendue parler de ses exploits avec le saké de ma création ou des folies commises en compagnie d’autres soldats. Et là, rien. Rien. Rien. RIEN ! Mais où es-tu Lee bon sang… Pourquoi m’as-tu abandonnée ?? Qu’est-ce que j’ai fais pour que cela arrive ? Pourquoi ?

J’ai poussé la porte lentement, je sentais mon corps crispé en son entièreté, j’avais envie de boire… C’était triste de se dire qu’il m’arrivait de prendre les habitudes d’Ozalee. En ce moment, je me sentais arriver au bord du gouffre, et pourtant, j’avais l’impression qu’il ne cessait de s’éloigner de moi. D’abord ma rencontre avec l’ancien Taisho, quand j’ai appris qu’il n’avait pas été… gracié, ni lui ni les autres, alors qu’ils n’avaient rien fait, et qu’on n’avait même pas essayé de les entendre. La présomption d’innocence n’existait pas… Non… On en avait rien à faire, un incident arrivait à la soul society, des gens devenus hollows, c’était forcément eux les ordures, c’était de leur faute… Évidemment… Pourquoi prendre la peine de chercher la vérité ? Ils avaient dû fuir avant d’être exécuté… Et puis l’histoire avec Aizen se faisant passer pour mort. Je n’avais jamais aimé cet homme auparavant, au même titre que Kuchiki Byakuya. Trop propre sur lui, trop parfait, trop affable. Il avait évidemment retourné sa veste, et tenté de mettre Kuchiki Rukia sur l’échafaud simplement pour récupérer quelque chose et se débarrasser d’elle en plus de la chambre des 46…

Et dire que c’était un gamin vivant qui était venu la délivrer et qui nous avais sauvés… Ce n’était même pas l’un des nôtres, mais il n’avait pas hésité à mettre sa vie en danger pour nous aider… Plus encore, Kuchiki Byakuya s’était fait enlevé par des espadas au service de ce traitre d’Aizen, et là, même chose. Il n’y avait personne pour s’occuper de récupérer l’un de nos capitaines. Non évidemment non, c’était le gamin qui nous avait déjà sauvé qui motive les troupes et y va. La justice… Le capitaine qui dirigeait la division de la justice et de l’information était un traitre aussi. Pourquoi n’étais-je pas impressionnée ? Pourquoi avais-je envie de rire de ces gens dont je faisais partie ? Pourquoi avais-je envie de rire de ces stupides shinigamis ? Le seul qui ne me surprenait pas, c’était Ichimaru Gin. Cet homme… M’avait toujours été impossible à cerner, un coup sympathique, un coup effrayant, l’autre feignant l’innocence. Je n’arrivais pas à dire si sa trahison m’était apparue normale ou violente… Mais lui au moins… semblait savoir ce qu’il faisait, et ce, sans aucun remords. Il me semble qu’il avait toujours dit ce qu’il pensait, contrairement aux deux autres. Mais dans tous les cas, ces trois là… Des ordures…Je me suis souvenue brutalement de ce gamin, il y a près d'une décénie… Il était venu, terrorisé après avoir affronté un Menos Grande, usant de vies humaines pour appât. C’était nous, nous, le Gotei 13, nous lui avons demandé de laisser mourir ces gens pour piéger le monstre…

Finalement non. Ces gens là ne sont pas des ordures… Ils sont juste des shinigami. Ces gens que je haïssais autrefois parce que pas foutu de venir nous aider dans le Rugonkai. J’étais devenue comme eux au fil des années. Alors certes, je suivais mon serment avant tout, mais voilà, je suis comme eux, je ne fais rien, je réfléchis seule, et je suis d’un égoïsme franc en ne pensant qu’à mon amie disparue et en oubliant les autres. J’étais au milieu du terrain, et à part des mannequins avec divers dessin sur le torse et les jambes pour montrer les lieux de blessures mortelles, il n’y avait rien. J’ai inspiré longuement, avant de sortir Ibara de son fourreau dans un mouvement bref. Ma lame était longue… Et le ruban blanc qui s’échappait de son manche était soulevé par une brise légère, comme calme… Mais moi je ne l’étais plus. Je n’en pouvais plus, j’avais envie de crier, de frapper, d’insulter tous ceux qui osaient blesser les autres sous des prétextes futiles. Le pouvoir, la justice, la force, l’ordre, l’égoïsme, la peur, uniquement des prétextes pour se cacher de la vérité. À la fin, la seule chose que nous avons en commun… C’est la mort. Pourquoi étais-je la seule à ne pas vouloir de ça ? Pourquoi ne voulais-je que le bien des gens ? Pourquoi ? Était-ce finalement une tare ?


Ven 12 Mai 2017 - 14:04
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Tsukino Nadeshiko
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J’ai planté dans un coup d’estoc académique le premier mannequin que j’avais sous la main. J’étais nulle au combat… Nulle pour le hakuda… Nulle pour me battre, nulle pour défendre qui que ce soit. Mon seul et unique don, était celui de soigner. Je le savais, je l’avais remarqué. Je ne pouvais rien faire pour qui que ce soit lorsqu’ils étaient en danger. Mon serment ne valait rien. Je pouvais soigner oui, mais les blessures étaient d’ors et déjà là, la souffrance aussi, et le risque de mort. La mort, encore et toujours là. Elle était mon ennemie la plus importante, et pourtant, je ne la craignais pas. Ni pour moi, ni pour les autres, je ne la connaissais que trop bien. Je l’avais expérimenté dés mon plus jeune âge. Elle était la seule véritable justice qui soit, frappant les bons comme les mauvais. Et en soit, c’était ce que je faisais, je soignais tous ceux qui étaient blessés sans distinction. C’était la base de mon seul et unique serment, celui de la Soul Society était caduque, faux. Les vies humaines n’étaient rien de plus que des outils pour un ordre que je ne comprenais pas. La naissance faisait tout, encore une fois, on n’avait pas le choix, c’était ce que les hauts gradés disaient qui étaient prit en compte, le reste n’existait pas.

« FAUX ! » Ais-je crié en me lançant dans une course stupide vers le prochain mannequin, arme pointée vers le sol que j’éraflais dans mon passage. J’ai ensuite levé le bras le plus rapidement possible, tranchant le mannequin à l’horizontale. Il s’est à peine fendu. Ma force de mouche n’est pas à refaire… Je ne sers à rien, les gens meurent parce que je ne sers à rien ! Ozalee n’est plus là parce que je ne sers à rien !! J’ai frappé de nouveau, avec le plus de violence possible, entamant un peu plus la chaire siliconée du mannequin d’entrainement. J’ai alors saisis Ibara à deux mains, et j’ai donné un coup violent à l’horizontale pour trancher la tête du mannequin… J’ai taillé la chaire falsifiée de juste trois centimètres… Je n’ai pas de force… je ne sais pas manier les armes blanches… Mais je sais manier le fouet… Je me suis crispée sur le manche de mon arme, et je sui allée lui parler rapidement. Ou plutôt, c’est elle qui est venue, se matérialisant devant moi. Si je l’avais toujours trouvé superbe et délicate, la robe de pétales noirs et les traits tirés me disaient clairement qu’elle sombrait elle aussi…

« Je veux être plus forte ! Je ne veux pas avoir à toujours soigner ! Je veux éviter ça. Ozalee n’est plus là et je sais que c’est de ma faute ! »

« C’est faux ! Elle a disparue, et nous la retrouverons, j’en suis certaine… »

« Alors pourquoi l’ai-je laissé souffrir ? Hein ??? Pourquoi n’ais-je rien faire pour l’aider alors que je pouvais ?? C’est cet… Cette enflure de… de noble qui… Je suis certaine que c’est à cause de ses sentiments… Elle ne peut pas perdre un combat, je le sais, elle ne peut pas… Elle n’a pas pu perdre contre un hollow. Ce n’est pas possible… » J’ai continué de frapper le mannequin de toutes mes forces avec l’arme qui me servait d’extension d’âme.

« Nadeshiko… Ecoutes moi… » Entendis-je sur le coté, mais je m’en fichais, je voulais éviter le combat à ce qui m’étais cher… Non. Je voulais éviter le combat à tous, je voulais le retour de la paix, je voulais que justice soit faite ! J’ai alors subitement tranché la tête du mannequin de silicone avec violence, et ce dernier à rebondit sur le mur du terrain avant de s’étaler quelques mètres plus loin. « POURQUOI ? Hein ? Dis-moi pourquoi je ne sers qu’à soigner ceux qui ont déjà souffert ? Pourquoi ne puis-je pas simplement leur épargner les peines de ce monde ?»

« Parce que tu n’en est qu’au commencement de notre fusion ! » J’ai cessé de bouger lorsque Ibara prit place devant moi, sa robe se tachant de gris lentement, comme si elle s’apaisait, mais je ne comprenais pas. Pourquoi disait-elle ça ? Qu’est-ce que cela signifiait ?? Je n’ai pas attendu longtemps pour avoir la suite «Toi et moi nous savons, Nade… Nous ne sommes pas faites pour soigner uniquement, nous sommes là pour protéger, comme une mère, comme la guérisseuse, comme la lune, cette rose blanche qui veille sur les endormis. Nous pansons les âmes et les corps, mais nous pouvons aussi leur éviter les blessures… Il suffit de nous entrainer… C’est peut-être trop tôt, mais plus tard, nous atteindrons le bankai, et tu verras, plus personne ne souffriras… »

C’est là que j’ai compris. Le problème, c’était moi…

Ven 12 Mai 2017 - 14:14
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Tsukino Nadeshiko
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Je ne me suis jamais réellement entrainée, je n’ai jamais rien fait pour aller plus loin, j’ai développé le plus lentement possible mon shikai par peur de ce qui pourrait m’arriver ensuite. C’est de ma faute si je ne peux pas dépasser ce foutu temps, si mon corps ne tient pas plus de vingt minutes. C’est parce que je n’ai jamais essayé d’aller plus loin. Je me suis toujours arrêtée avant, je n’ai jamais été capable de me pousser à bout à cause de la peur. J’ai compris que je pleurais lorsque l’esprit de mon arme vint poser sa main couverte de fleurs sur ma joue. Je me suis reculée d’elle, je me sentais, écœurée par mon comportement. Parce que j’avais peur de ce que je pouvais découvrir, au même titre que je fuyais les émotions, je me suis refusée d’avancer. J’ai privé mes patients de ce que j’aurais pu leur offrir. J’ai privé mes patients de soins puissants, et de protections… j’ai privé mes protégés de cela… Parce que j’étais trop lâche pour bouger, comme les shinigamis qui m’entourent, je me suis enfermée sur une seule vérité, et je m’en suis persuadée pour ne pas culpabiliser du reste.

La colère à lentement remplacé ma peine et ma douleur. J’ai alors serrée fortement le manche d’Ibara, je sentais les triangles décoratifs se planter dans ma paume, mais je m’en fichais. Au lieu de ça, j’ai concentré mon reiatsu dans ma lame, et j’ai fixé avec froideur les mannequins qui s’étalaient devant moi. Je ne sais pas maitriser les sorts défensifs de kidô, je ne sais pas non plus me battre avec une lame, je suis nulle là dedans… Mais je sais maitriser le ruban. J’ai alors levée la lame au dessus de ma tête, pointe vers le ciel, alors que l’esprit de cette dernière disparaissait, et je l’ai invoquée autrement. « TSUTA NO IBARA » La lame a semblé fondre pour devenir un ruban pourpre qui s’est mit à tournoyer autour de moi avec grâce. Mais je n’étais pas là pour l’observer. Je l’ai alors dirigé vers le mannequin dont j’avais tranché la tête, tête que j’ai récupéré au vol, créant des arabesques de lierres sur cette dernière avant de la jeter sur le corps seul, qui se prit lui aussi sous l’influence du lierre. L’ensemble vint se faire rattacher avec vitesse, avant de faire éclore de fines fleurs jaunes de camomille.

J’ai fait ça sur tous les mannequins pendant dix minutes, le souffle court, je tournais autour de ces derniers avec rapidité. Je ne maitrisais pas le shunpo, mais j’avais dans l’idée de l’obtenir rapidement aussi. J’ai subitement changé… «Muchi no Hana ! » Le ruban devint fouet uniquement composé de ronces noires, et là, j’ai commencé à frapper tout ce qui était autour de moi, tirant sur les membres que je saisissais en y mettant toute ma force pour les arracher. La belladone volait en gouttes à chaque fois que je relançais mon arme. Mais je n’en avais cure, et je me suis encore mise à tournoyer, griffant le sol avec les ronces du fouet, déchirant la peau siliconée des mannequins d’entrainement. J’en ai même arraché un du sol sans même comprendre comment j’avais fait, et là, j’ai enroulé mon fouet autour avant de le balancer contre un mur. Mes épines se sont insinuées sous la fausse peau, donnant un effet bleuâtre au pauvre mannequin, mais j’ai continué ainsi. Je devais me défouler avant d’utiliser ma technique de stase. Je voulais voir combien de temps ma gelée pouvait tenir, je voulais l’augmenter. Je voulais augmenter ce temps, parce que durant ces courtes trois heures, je pouvais déterminer totalement l’état de mon patient. Quiconque ayant été touché par ce ruban pouvait survivre pendant trois heures, et je savais où la souffrance était.

Il ne me restait que 5 minutes sur les vingt qui me voyaient toujours m’éteindre, mais je me devais d’aller plus loin, pour tous ceux que j’avais négligé avec mon comportement stupide. Je devais avancer, je devais tracer ma route, devenir celle que je voulais être depuis le début. La bana-bhuidseach… Celle qui guérit tous les maux avant même qu’ils n’apparaissent.  Celle qui protège et guérit les cœurs. Je voulais respecter mon serment ! « Futö, Ibara hime ! » Et le fouet de ronce est redevenu un ruban immensément long, mais cette fois-ci, il avait la mobilité naturelle d’un serpent. Et je ne me suis pas attaquée aux mannequins. C’était inutile, je n’avais aucune information… Je l’ai propagé tout autour de moi, peu importe la distance, j’étais ce ruban, et je le faisais danser dans les couloirs. Je m’avançais avec lui. J’ai quitté le terrain sans même m’en rendre compte, je suivais quelque chose… Une âme blessée que je pouvais sentir au plus profond de mes entrailles. Quelqu’un que j’avais déjà soigné…

J’ai brusquement froncé les sourcils en arrivant aux abords de la sixième division. Pourquoi étais-je là ? Ozalee n’y était plus… J’avais chaud, mon souffle était court, mais je suivais toujours cette piste, ce n’était plus très loin. Je continuais d’avancer au plus vite. Mes jambes tremblaient à présent, j’avais la vue qui devenait trouble, et mon poignet devenait presque instable dans ses mouvements. J’ai continué d’avancer, je me sentais partir peu à peu, normal, les vingt minutes venaient de s’écouler, mais je ne pouvais pas m’arrêter, ce n’était plus très loin… Je voulais comprendre ce que je ressentais. Ce qui m’attirait avec autant de facilité, cette impression de déjà-vu si lourde qui me plombait le cœur. J’ai dépassé les bureaux des hauts gradés de la division où vivait celui que je nommais le monstre, et je me suis sentie brusquement happée par mon absence de force. Mes jambes ont simplement ployées sous mon poids, et je me suis écroulée comme une masse dans l’herbe, tête la première. Mon souffle s’est coupé, ma vue est devenue brusquement tachetée, et l’impression de me faire compressée par un étau s’est sentie. Je pensais que j’allais m’évanouir comme d’habitude, mais quelque chose m’a retenu. Ce quelque chose qui m’avait tiré jusque là et qui brillait dans l’herbe humide, comme s’il m’attendait…

Kaminari…

Le tanto noir d’Ozalee était là, sous mes yeux… Mais elle n’était pas là, et je le sentais de plus en plus faible… Comme si elle s’éloignait… Je n’avais même plus la force de réagir correctement, et j’ai juste pu observer le ruban qu’était Ibara reprendre la forme du Katana recourbé dans ma main. Je ne me suis pas endormie. Mes yeux verts sont restés figés sur cette arme en face de moi… Et j’ai attendue ainsi, dans la nuit. Je ne pouvais pas bouger, je pouvais simplement l’observer luire un peu, ce bois si noir qui m’avait toujours fait penser au ciel orageux avant que la foudre ne l’éclaire… Où es-tu Ozalee ? Pourquoi n’es-tu plus avec moi ? Ma sœur… Mon amie… Ma lumière dans les ténèbres… J’ai voulu fermer les yeux, ne plus voir cette arme solitaire, un rappel que mon amie n’était plus là avec moi. Je n’entendais plus sa voix de crécelle alors qu’elle interpellait une de ses connaissances dans la rue pour me présenter comme la fausse calme. Je n’entendais plus son rire tonitruant lorsqu’elle avait bu deux verres, et je ne voyais plus son grand sourire.

Je ne me suis pas sentie partir…
Ven 12 Mai 2017 - 14:18
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