Robin Schulz - Lady of The Sunshine ♫

L'air las. La nonchalance de l'ennui et du néant dans les jambes. Le regard désespéré à travers l'ouverture de mes appartements. Isolé dans les méandres de mon esprit, j'attendais, patiemment. Quelques temps déjà que je me suis vu accablé une place de confiance et un numéro au sein de l'Espada du maître. Aizen-sama. Un homme avait des ambitions et qui semblait tout connaître. Il avait ce charisme non anodin, cette âme de leader et surtout, il m'avait accepté tel que j'étais. Cela n'avait jamais été le cas de par mes compères ou mon passé. Dans ma quête absolue de la découverte de ce que les Hommes appellent « bonheur », il avait émit cette possibilité pour moi de le trouver en joignant ses forces. Je n'avais pas rechigné à son offre, acceptant cette opportunité qui m'arrachait de ma solitude. Restant malgré tout dans mon nihilisme, j'attendais, patiemment que les choses bougent. Je voulais de mes yeux les ennemis de cet homme qui semblait plus fort et puissant qui n'importe qui d'autres. Je lui avais prêté allégeance pour sa quête en espérant y trouver quelque chose pour moi. Sans réel désir particulier hormis ma curiosité face au bonheur, je restais neutre face à longue attente. Le temps d'intervenir, de faire évoluer les choses arrivaient à grand pas, je n'exprimais aucune hâte comparé à quelques uns de mes pairs trop peu subtils pour comprendre la stratégie. Agir au bon moment était une partie de la réussite, foncer dans le tas, de l'échec. Ils l'apprendront tous assez rapidement, et je n'étais pas réellement le genre à m'en attrister ou à m'en inquiéter. Dans la réalité des choses, je ne croyais en rien, ressentait rien de vraiment spécial. J'étais cette ombre qui passait à travers les murs, simple et inexpressive. Esseulée et dans une errance sans fin. On avait beau être une élite de 10 combattants, aucun de nous ne se connaissait, très peu d'entre nous ne voulait se connaître de toute manière. J'en faisais partie d'ailleurs, un peu forcé d'être attaché à Yammy, mon binôme. Je n'allais de toute façon pas discuter les choix d'Aizen-sama.

Entre ces murs aussi terne que mon visage, je contemplais l'immensité de ce désert. J'en avais vécu des choses dans mon errance. Commençant par cette montagne où la lumière était inexistante. Ces pauvres créatures si faibles riant de mes différences. Leurs sangs avaient depuis longtemps couler. Telle était la vie d'un Arrancar, tuer ou être tué. Acquérant une puissance au fur et à mesure des Hollows qu'on détruisait en plus d'un don naturel. Mon numéro affichait que j'étais le quatrième plus puissant de cette élite bien que cela ne révèle rien de bien concret pour moi. J'étais aussi l'unique détenteur d'une seconde étape de libération, ce qui pouvait aussi fausser les résultats. Je gardais secret cette forme, m'approchant simplement d'une loyauté parfaite envers le maître. Il savait tout, même sans lui montrer, peut-être le savait-il déjà ? Peut-être pas. Quoiqu'il en était, c'était quelque chose d'enfoui en moi, n'ayant pas l'intérêt de l'exposer. Je ne cherchais pas la place de Primera, ni même celle d'avant moi. La hiérarchie m'intéressait que très peu et je n'avais aucune ambition. Plus réfléchi que ça, je n'agissais qu'au bon vouloir d'Aizen-sama, de sa sécurité et de l'évolution de ses désirs. Pour le moment, je ne pouvais faire que cela.

Je plaçais mes mains dans mes poches, partant à l'encontre de ma solitude en partant au parcours des couloirs de ce nouveau palais, Las Noches. Avant l'arrivée des trois Shinigamis, ce n'était que champ de ruine et j'avais appris que ce vieil homme, Barragan, s'était auto-proclamé roi. Sa suffisance était immense et je n'avais aucune envie de m'approcher d'un tel déchet. Marchant à travers ces longs murs armés de hauts plafonds, je me baladais, insouciant. Dans un néant d'envie et d'émotion, je n'étais encore une fois qu'une pauvre âme errante. Je ne rencontrais personne, me demandant toujours comme un si grand palais pouvait être si vide alors que tant de monde l'habitait. Je me dirigeais vers le désert qui était toujours aussi attaché à moi. Cette immensité démentielle qui semblait si loin et si proche de mon existence. Ma tranquillité paisible fut troublée par une pression spirituelle inconnue. J'étais doué dans ce domaine, je reconnaissais cette énergie étrangère, m'alarmant pas pour autant. Je me disais que de toute manière, elle serait anéantie au moindre pas trop rapproché par les Exequias. Malgré tout, mes pas s'enchaînaient et rien n'arrivait. Pas de trouble, pas d'insécurité et surtout pas de suppression de cette énergie intrusive. Alerté par ceci je préférais voir de moi même. J'effectuais quelques Sonidos pour me rapprocher de cette pression, découvrant bientôt l'intrusion. Ne cherchant pas à cacher ma présence je remarquais son alerte prêt à tout contrer. J'aurais pu m'amuser de cette situation mais je n'avais pas ce genre d'émotion en moi. Reprenant un Sonido dans l'ombre se présentait sur quelques mètres devant lui, l'intru s'arrêtait. C'était un Arrancar féminin, sûrement une indépendante venant réclamer son entrée à Las Noches. Tant d'assurance que ça se relevait presque comme de l'insolence. Les mains dans les poches, j'avançais vers elle avant de me découvrir totalement.

« Qui es-tu ? »

Le ton monotone, presque menaçant, je lui faisais face. Pas inquiété, je me tenais toujours prêt à quelque chose de surprenant. Si elle attaquait, elle ne serait pas déçue, je ne laisserais personne s'approcher d'Aizen-sama.