- Tsukino Nadeshiko
- Hiyoshi Isao PNJ
Entrainement solo
Il fait nuit.
Et pourtant, j’ai l’impression que nous sommes en plein jour à chaque éclair. Combien de fois m’a-t-il aveuglé avec sa lame et Dian ? Combien de fois ai-je pris ses coups ? Je ne sais plus. Mon uniforme est déchiré de tous les côtés, et j’ai des morceaux de rubans gélifiés sur chacune de mes blessures. Je les ais mise en stase, mais je sais que ça ne durera pas. Mon shikai étant en route depuis dix minutes, je sais qu’il ne m’en reste plus que dix pour montrer ma progression, ou m’écrouler.
Hier soir, il m’a piégé dans une cage de foudre, et mon corps s’est crispé instantanément. Je savais qu’il n’irait pas de main morte. C’était prévu. Et je l’avais moi-même demandé. Mais il était évident que si moi je n’avais jamais réellement décidé de m’entrainer jusqu’à mon départ de la soul society, lui ne s’était jamais arrêté. Que faisait-il au juste ? Préparait-il une vengeance pour un retour possible ? Ou avait-il malgré lui fini par se faire de nouveaux ennemis ? Je ne savais pas. Et je ne me serais jamais permise de demander.
Encore moins quand il pointe sa lame devant moi et murmure le nom de cette dernière avec à la suite, l’annonce de sa lance de foudre. J’ai essayé de l’éviter, la première fois. Et la seconde. Et toutes les fois où il l’a utilisé dans un entrainement. Ça fait une bonne semaine que je suis ici et que je m’entraine chaque soir trois heures avec lui. Et ça fait une semaine qu’à chaque lancé de cette lame de foudre, je la prends dans les jambes peu importe mon stratagème. Je sais que je dois la contrer, et pas l’esquiver, mais je n’ai pas encore trouvé comment.
Alors je cours.
L’éclair transperce ma jambe gauche, et mes jambes se dérobent sous mon poids, tandis qu’un cri étouffé franchit mes lèvres. C’est que ça fait mal, aussi ! Ma main se resserre sur le manche de ma lame, devenu un long ruban couvert de fleurs. Il faut que je fasse quelque chose, sinon, il va encore m’humilier, et on va reprendre le même schéma au prochain entrainement. Il prépare une nouvelle lance. C’est le jeu en ce moment, il les enchaine. J’ai bien une idée, mais je ne suis ni certaine de sa réussite, ni si c’en est une bonne. Après tout, les arbres sont conducteurs d’électricité. Non, vraiment, j’enchaine les mauvaises idées là…
Me relevant avec difficulté, je laissais pendre mon bras droit vers le sol, et inspirais un bon coup. Je le regrette à l’instant même où je sentis mon reiatsu – déjà faiblard – quitter mon corps pour rejoindre l’embout du ruban médical fleuris. Ce dernier se changea en fouet de ronce, et j’élançais mon bras dans un arc de cercle, avec un peu de chance, je vais rater mon coup… Je l’ai senti avant de le voir. Les ronces du fouet se sont accrochées à la lame en plein vol, et la foudre s’est répandue dans tout le fouet, avant de s’arrêter dans mon bras. C’était beaucoup plus faible que le coup en lui-même, mais ça ne faisait pas du bien pour autant.
« Bien, tu t’améliores ! » Entendis-je.
J’ai secoué la tête. Il se moque. Je le sais bien. Mais il n’a jamais vu cette technique jusqu’au bout. En même temps, je n’ai jamais eu besoin de le paralyser jusque-là. Il s’est toujours laissé faire pour les opérations. Résultat, puisque sa lame revenait naturellement à lui pour être chargée en électricité, je conservais mon attache sur cette dernière. Le fouet fut emporté, et moi avec malheureusement. Je fus tiré sur trois mètres, avant de voir que j’avais raison, et que peut-être, j’avais une chance de le ralentir. Il voulu me faire lâcher ma prise, et d’un geste sec du bras, je claquais le fouet sur lui, et le griffais avec les ronces.
« Tu te moques de moi ? C’est à peine si mon chat ne… Pourrait… Qu’est-ce que… ?»
Le bras qui tenait Dian trembla avant de retourner contre son flanc. Le poison ne durerait pas longtemps. Deux minutes tout au plus. Mais c’était juste assez pour que je puisse me soigner. Profitant du fait qu’il râlait et ne pouvait plus bouger d’un pouce, je sortais des flacons de baume à l’hibiscus, et les étalais d’un geste rapide sur mes plaies ouvertes et les zones de brûlures. Il y avait déjà le gel, mais tant que je consumais ensuite l’ensemble avec la poudre, ça allait plutôt vite. Je recouvrais de poudre à effet instantané, et craquais une allumette en reculant mes doigts d’un geste brusque.
La chaleur du soin se propagea aussi rapidement que l’huile essentielle de belladone faisait effet sur Isao. Mais contrairement à moi, les effets n’étaient pas aussi longs sur le temps d’action. Et alors que je refermais une énième coupure causée par sa lame avant qu’il n’use du shikai, je sentie son reiatsu poindre dans mon dos. Oui. Je l’avais touché… C’était donc désormais un repère d’information jusqu’à ce que je sombre. D’ici combien de temps ? Je n’arrive plus à compter. J’allais me retourner pour signifier que je comptais me relever, lorsqu’un coup, lourd, me laissa en suspends une seconde, avant que tout devienne noir.
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