Dépêche-toi Nocturne, on va encore être en retard !

Une fois de plus ou de moins, cela ne comptait plus … Car toutes maisons de Noble connaissaient la réputation des Riruka : Ils arrivaient toujours en retard. Mais cela était justifier ! Il fallait du temps pour choisir les kimonos les plus adéquats, puis se faire habiller, pour ensuite se faire coiffer et enfin maquiller pour les femmes. Chaque Maison était reconnu pour un talent … Certains possédaient les meilleurs cultures de thés, d’autres de saké, ou bien posséder un très bon sens de la diplomatie. Par exemple, le Clan d’Ongil était réputé par être de grands Erudits … Le talent des Riruka ? La confection des kimonos les plus luxueux, par conséquent les plus chers, de la Sou Society. Leurs œuvres étaient des pièces uniques, tissés dans la soie la plus pure, à la main … Chaque motifs, aussi infimes soient-ils étaient l’œuvre des centaines d’heure de travail … Cette minutie et ce savoir-faire était reconnue dans toute la Soul Society. De là leur venait leur richesse  … Bien sûr, ils ne possédaient pas la fortune d’un certain Clan Kuchiki. Néanmoins leur fortune dépassait celle du clan Omaeda, clan de marchand. Mais qu’importe … Bien que les apparitions des Riruka étaient rares dans les réceptions de la Noblesse, celles-ci attirées souvent les regards des dames, comme des hommes. On disait que la demoiselle Riruka était un cœur à prendre, une main à saisir pour un mariage futur … Les pauvres, s’ils connaissaient le caractère volcanique de la dite demoiselle, ils ne seraient pas aussi conquérants …

Bref, tous savaient que chaque apparition de cette famille laissaient des envieux … Ils abordaient les somptueux kimonos, les plus nobles, les plus onéreux, les plus dignes des grandes maisons de la Haute Noblesse. Et la était tout le souci : Les Riruka n’étaient pas du tout de la Haute Noblesse. Ici, on savait que Katsumoto allait montrer le bout de son nez … Pourquoi ? Ils étaient les vassaux direct des Kuchiki et il serait très malvenu de point se présenter à cette réception, en l’honneur du retour du Chef de Clan. Et cette présence inquiétait quelque peu toutes les autres dames de la cour … Dans la foule, on pouvait entendre « Toujours en retard ce Katsumoto … Ce n’est pas digne de la Noblesse. Mais il va encore se présenter avec sa gamine … Je suis sure qu’il cherche à la marier à Kuchiki-sama ! Elle, une fille de la campagne, quel audace … » De la campagne … Nocturne venait du Rukongai, il ne fallait pas l’oublier. Et aussi Noble et riche que soit le Mont Koifushi, elle venait de la campagne. La jalousie était souvent présente au cœur de la Noblesse, X était plus riche qu’Y. A était plus beau que B. E était plus jeune que F … Ici, la belle blondinette était aussi victime de ses paroles. «  La fille Riurka est très jeune et belle, elle peut nous faire de l’ombre ! » «  Oui mais elle vient du fin fond du Rukongai, elle n’est pas digne de Kuchiki-sama ! ». Enfin …. Vous voyez …

Dans sa chambre, Nocturne venait de terminer de se préparer. Sa mère, Rima, se trouvait à côté d’elle, réajustant ses parures et les ornements dans sa chevelure. La Blondinette observait son reflet dans le miroir. Son regard de citrine s’attardait sur son vêtement. Sa condition matrimoniale dirigeait de suite le choix dès les kimonos. Ici, elle portait un Furisode. On les reconnaissait par leur manche extrêmement longues et leur teintes : Du vert, du bleu, du rose, du rouge. Enfin … Tout ce qui attirait le regard. Le sous-kimono de Nocturne était rouge vifs … Le col était un peu plus foncé et laissait apparaitre toute sa nuque ainsi que le haut de son dos, comme le voulait la tradition. Ce vêtement très léger faisait office de «  sous-vêtement » car dessous …. He bien … Elle le portait rien. Puis, sur ses épaules, on avait déposé un kimono bien plus lourd. Le tissu de soi était d’un bleu ciel, plutôt pâle. Les motifs étaient des fleurs, des roses plus précisément. Elles se distinguaient par de nombreuses nuances de bleus et d’indigos … Le col de son Furisode était légèrement beige, parcourant par des fils dorés pour les motifs de ronces, pour les feuilles de roses. Son Obi … Imposant. Sa teinte était semblable à un ciel couvert par un doux crépuscule, ou une aurore. Le long tissu était sertit de lianes et de ronces d’un orangé plus foncé, varié parfois sur un mauve plutôt doux. Le obi formait un grand nœud étudié pressa contre ses reins et tout le bas de son dos. Ce furisode de luxe laissait entrevoir le haut de son dos, une peau blanche et délicate …. Quelques mèches blondes venaient à déposer sur sa nuque.

Sa coiffure parlons-en ! Ses cheveux dorée était démonté par un chignon déstructuré mais on peut ne plus étudier, elle ne devait pas avoir leur sévère et trop durs … Quelques mèches s’échappaient de sa coiffure alors que d’autres avaient été tressé et attaché de sorte à faire penser à un serre-tête. Sa chevelure de blé avait été sertie d’un peigne orné d’une rose alors que derrière sa tête des baguettes de nacres s’étaient planté dans son chignon, tenant le tout. Quant à son maquillage … Il se faisait très léger ! Ses lèvres étaient légèrement rouges, tout comme ses pommettes d’ailleurs.

Tu te dépêches oui ?... Oh tu es magnifique ma chérie ... Tu sera la plus belle fleurs ce soir, même les cerisiers envieront ta beauté.

Gênée, Nocturne ne répondit pas et partit rejoindre son père à la porte. Elle attrapa son bras avec élégance et c'est ainsi qu'ils partirent pour le domaine des Kuchiki. Les Riruka arrivaient au domaine noir de monde avec trente minute de retards ... En arrivant, Katsumoto salua les anciens à l'entrant, cependant, leur Maitre des lieux s'étaient déjà subtilisés à ses convives. Il fallait dire qu'il était osé d'arriver en retard à ce genre de réception, mais là était la signature des Riruka ... Ils allaient devoir se rendre d'eux-même auprès du Noble pour le saluer. Mais cela ne semblait nullement les gêner. Ainsi, sous le regard curieux et envieux des convives, Nocturne et son père traversaient la foule, tentant de se faire petits, l'un comme l'autre, ils détestaient être au centre de l'attention. Visiblement, c'était raté.

«  N’y prête pas attention Nocturne … Aides moi plutôt à trouver Kuchiki-sama. » demanda son père en sentant la main de sa fille se faire plus ferme sur son bras. Voilà plusieurs jours qu’elle n’avait pas vu Byakuya, du moins pas en tête-à-tête. Tous les deux avaient repris leur fonction à la Division et le travail se faisait on ne peut plus présent. Les occasions de se voir et discuter se faisaient rares … Ainsi, depuis qu’elle s’était endormi dans son lit, elle n’avait point été à ses côtés … Elle n’avait même pas plus s’expliquer … La San Seki lui avait promis qu’elle viendrait lui tenir compagnie durant sa convalescence, qu’elle viendrait tous les jours. Sauf qu’elle n’était jamais revenu … Pourquoi ? La jeune femme avait été jeté dans les prisons de la Sixième Division le lendemain … Ainsi, elle n’avait plus tenir sa promesse, en cela, Nocturne se sentait honteuse et indigne. Elle s’en voulait même … Et depuis, elle n’avait pas eu l’occasion de venir lui parler pour s’excuser de cela, lui montrer à quel point elle s’en voulait de n’avoir pu honorer ses paroles.

Puis ... Son père vient à la tirer hors de la foule, se dirigeant vers les jardins. Que faisait-il ? En regardant devant elle, Nocturne put voir le Noble sur le petit pont au dessus du bassin à Koi, accoudé, une coupelle de saké à la main. Il fuyait ses convives ? La Blondinette avait cru comprendre qu'il n'aimait pas ce genre de réception, qu'il aimait sa tranquillité. Cependant, elle était bien trop naïve pour voir les dessous d'un tel événement : Voir le Noble se faire courtiser par les demoiselles et dames de la Noblesse ... Oh que non, la petite fleure était loin de penser à cela. Arrivé au pont, son père s'arrêta et ensemble, ils se pencheraient pour saluer le Kuchiki.

Kuchiki-sama, pardonnez notre retard. Ma fille met toujours un certain temps pour se préparer.

Nocturne écarquilla les yeux en tournant le regard vers son père, outrée ! Était-ce une façon de se faire pardonner !? En l'accusant ? Elle gonfla les joues sous l'agacement et regarder ailleurs. Bien sur, dans le ton de Katsumoto, on pouvait comprendre la plaisanterie. Du coin de l’œil, la Blondinette regardait son Capitaine. Il était très élégant dans ce yukata bleu ... Quand bien même la soirée était propice à ce genre de tenue, Nocturne semblait mal à l'aise à l'idée de se montrer ainsi, dans cette tenue si ... Si voyante. Par moment, les regards la gênait et l'uniforme lui manquait. Elle se mit d’ailleurs à rougir légèrement et observait le bassin, genre : Oh des poissons ?

Un modeste kimono a été laissé à votre Conseil en gage de cadeau, pour votre retour.

Modeste disait-il ... Fallait-il rappeler le cout ainsi que le luxe que représentait les pièces des Riruka ? Katsumoto était bien trop humble et modeste pour admettre que sa famille confectionnait les plus belles parures.

Nocturne se faisait alors outrée, tandis que son père l’accusait simplement pour leur retard. Quand bien même le ton était à la plaisanterie, la jeune femme se tenait en effet coupable. Se préparer au port d’une telle ténue prenait du temps … Il fallait aussi adapter la coiffure, en plus du maquillage pour harmoniser le tout, pour la rendre aussi radieuse qu’une rose à son éveil. Doucement, elle s’ouvrait pour offrir une beauté inégalable. Bref, elle était la cause de leur retard … Mais Kuchiki-sama désamorça ce petit « conflit » entre père et fille en disant que cela n’était nullement grave, cette réception n’était pas sans grand intérêt et ne portait pas l’importance d’une réunion de Clan. En effet. Lui qui n’aimait pas le retard venait tout bonnement de passer outre, he bien … L’alcool jouait déjà dans ses veines ou n’avait-il vraiment pas d’intérêt pour l’heure ? C’était fort possible … Car il venait aussi de prouver que cette réception était … Inutile, futile, trop mondaine pour lui plaire. Et cela, les Riruka ne pouvaient que le comprendre, eux-mêmes avaient une sorte d’aversion pour ce genre d’évènement. Cependant, ils  ne pouvaient se dérober à leur obligations quand celles-ci visées les Kuchiki. Ainsi, aussi discret que soient cette famille de Blondinets, ils restaient jalousés et plutôt critiqués. Mais aussi, ils s’en moquaient pleinement, ce genre de parole était d’une bassesse trop affligeante pour qu’ils ne daignent y répondre.

Et les formalités se poursuivaient … Nocturne avait toujours été mauvaise dans cette exercice, son franc parlait de pardonner par lors de ce genre de discours. Aussi, elle s’arrangeait toujours pour laisser cela à son père, qui était très adroit dans ce domaine, il fallait en convenir. Et puis … Tel était le deal entre eux. «  Moi je parle, toi tu acquiesces. Comme ça … On ne sera point ennuyé. » Et cela convenait parfaitement  à la petite San Seki. Elle ne savait que trop bien ce qu’on pouvait dire sur elle, par le silence et l’œuvre de son géniteur, Nocturne savait rester calme, voir même indifférentes face à des paroles parfois fortes blessantes. Puis … Le Noble Kuchiki s’adonna à un « jeu » de compliment qui eut le don de mettre sa subordonnée mal à l’aise. En effet, le Capitaine disait son père bien injustice envers elle, car de toutes les femmes présentes ici ce soir, l’Héritière Riruka était la plus ravissante. Le regard fuyant, la demoiselle sentait le feu lui monter aux joues … Il la trouvait donc si belle pour l’avouer si ouvertement ? Cela n’arrangeait pas l’état de gène de la jeune femme. Elle qui d’ordinaire était si à l’aise et spontanée se retrouvait terrassée par un simple mot, par cette apparence un peu trop parfaite et sophistiqué à son gout. En plus … Une question venait à hanter son esprit. La San Seki « fréquentait » Byakuya depuis un moment maintenant, elle se tenait à ses côtés, l’aider, s’était battu pour lui. Mais, il n’y avait que ce soir qu’il avouait sa pensée sur son apparence. Disait-il cela pour flatter l’ego de Katsumoto ? Pour paraitre poli ? Etait-ce de coutume ? Cela voulait sous-entendre que son kimono luxueux la rendait belle mais que sans cela, elle était quelconque et insipide ? Une question des plus féminines … Car oui, même si elle était une Shinigami suivant la voie du Bushido, Riruka n’en restait pas moins une femme avec ses craintes et ses questions parasites. «  Oh, vous êtes bien aimables Kuchiki-sama ! » répliqua Katsumoto avec un sourire aussi doux que celui de sa fille. D’ailleurs, cette dernière regardait toujours ailleurs, mal à l’aise, les joues roses. Elle regardait le bassin, n’ayant nullement envie d’observer toutes ses pimbêches qui se plaisaient à murmurer et chuchoter  des immondices sur son compte.  

Oto-sama, pourriez vous nous laisser seuls un instant ? J'aimerai m'entretenir seule avec Kuchiki-sama ...

Demanda poliment Nocturne, sa voix trahissait une certaine émotion, mais aussi une sorte de remord mêlé à une once de tristesse. Pourquoi se mettre dans un tel état ? Mystère .... Quoiqu'il en soit, Katsumoto ne cacha pas sa surprise face à une telle demande. Même, son regard se porta un instant vers le Maitre des lieux, comme pour voir s'il partageait son étonnement. Mais au final, cela n'était nullement surprenant. Katsumoto avait arraché sa fille au bras, et aux draps, du Capitaine ce jour-là, à la Yon Ban Tia ... Ils devaient avoir des choses à se dire. Aussi, le Chef de Clan hoche la tête. Il fit un signe de la tête au Kuchiki pour s'excuser et se défit son bras des mains de sa fille pour pouvoir s'eloigner, et ainsi les laisser seuls ... Ce qui, fallait-il le dire, n'était pas du tout au gout de toutes ses prétendantes. Enfin, elle se détendait un peu, quand bien même elle semblait toujours porter le poids de ses remords. Nocturne quitta le bassin à kois du regard pour observer le Capitaine, plantant ainsi ses iris perçantes dans les siennes. Nocturne le contemplait un instant, cela lui paraissait telles des minutes alors que seules quelques secondes venaient de filer.

Pardonnez l'audace de ma demande à me retrouver seule avec vous ... Ce genre de réception me met mal à l'aise ....

Pourquoi cette gène soudaine ? C'était le contexte ... Les tenues, toute cette population de Nobles et ces regards curieux, parfois hautains et méprisants. Car, en dehors de ces événements, Nocturne avait retrouvée seule avec lui de nombreuses fois ! Lors de ses rapports de missions par exemple ! Ou bien ce fameux soir ou elle lui avait parlé de sa maladie, ou il avait prit soin d'elle. Ou encore le lendemain ou elle s'était retrouvé dans les quartiers privés de Byakuya, avec Renji. Comme dernier exemple : La rencontre à la Quatrième Division. Ainsi, les exemples ne manquaient pas ! Loin de là ! Mais .... Mais tout cela sonnait si officielle. Ils n'existaient plus de hiérarchie entre eux à cet instant, juste ... Deux personnes, deux nobles ... Une femme et un homme qui discutaient en toute simplicité. Mais justement, cela était loin d'être simple ! Dans le contexte, Byakuya devait passer outre son veuvage, et Nocturne était une demoiselle à marier, quand bien même Katsumoto n'avait pas l'air de se fouler dans la demande, venant même à éconduire toutes les requêtes des prétendants, lui n'en faisait aucune ... Ainsi, ici sous le regard des convives et des anciens ... Un sourire passait comme une demande, un touché comme un homme qui faisait la cour. Tout était transformé et on venait vite à se faire des films ... Alors qu'ici, la Blondinette cherchait juste à exprimer ses regrets, l'attention que lui portait Byakuya pouvait passé comme un intérêt plus ... Poussé. Remarque, quelque part ce n'était pas plus mal. Plus aucune prétendante n'osait approché depuis le moment ou Katsumoto et sa fille s'était planté devant le Noble. Nocturne était effrayante par sa beauté et son charisme. Bref ... La demoiselle baissa la tête, venant à regardant ses pieds. Honteuse.

Je suis navrée, je vous avais fais une promesse et je n'ai su m'y tenir ... Je tenais vraiment à venir tenir compagnie durant votre convalescence, cependant j'ignorai tout de cette futur détention. Je vous présente mes plus sincères excuses pour le tort ou la peine que j'ai pu vous causer ...

Nocturne n’était pas du genre à se prendre la tête avec ce genre d’interrogation, mais depuis peu, elle était troublée … La mission au Hueco Mundo, cette rencontre avec le Capitaine à la Quatrième Division, la visite personnalisée des geôles de la Sixième …. Tout cela avait soulevé beaucoup de questions et le petit moment avec le Noble à la Yon Ban Tai avait bousculée certaines choses en elle. Des questions notamment. Des interrogations sur son avenir. Jamais la jeune femme n’avait encore songé à cela et … Le faire aujourd’hui la troublait. Son imagination était tel qu’elle se faisait des films monstres, certains très joyeux, d’autres beaucoup moins … Elle se faisait des fausses joies, puis deux minutes après, elle se minait totalement. Quel genre de film elle se faisait ?  « Renji et moi sommes très proches, et si on se montre ainsi devant le Capitaine, il va croire des choses. Déjà qu’il pense que j’ai des vues sur Renji, et inversement. Alors … Il va croire qu’on s’aime, et qu’on va se mettre ensembles, et qu’on va se marier. Mais, moi je ne veux pas ! Même si Renji compte beaucoup pour moi, je ne veux pas que ça tourne comme ça. Alors je vais lui briser le cœur ! Et le Capitaine va m’en vouloir pour ça, il va dire que je suis un monstre, et il ne m’aimera pas pour le coup. Alors je finirais toute seule, et jamais je vivrai d’amour, alors je finirai vieille fille avec pleins de cha… chiens. Et ils finiront par me manger … ». Sa propre réflexion et imagination faisaient peur. Mais elle dérivait très souvent de la sorte …. Bien sûr, elle se cachait de le dire.

Mais bref, la jeune femme était troublée. Elle avait l’impression de s’être rapproché du Capitaine durant cette visite à la Quatrième Division. Mais était-ce juste de songer à cela ? De pensée qu’une telle chose était possible. Après tout, il ne fallait pas mélanger la vie privée et professionnelle. Elle avait dit être venue le voir en tant que personne et non en tant que San Seki, par cela, elle savait que cette rencontre relevé du privé. Mais qu’en pensait le Noble ? Elle n’en savait rien et … Honnêtement, elle hésitait vraiment à lui poser la question. Pourquoi ? Deux choses : Sa réponse pourrait être très rude pour elle. Ou bien il refuserait juste de lui répondre. Tout simplement …. Cependant, elle ne voulait pas non plus le prendre avec des pincettes, cela ne lui ressemblait aucunement, elle était franche, honnête, disait toujours ce qu’elle pensait. Aujourd’hui, elle se faisait indécise. Vraiment … Cet homme avait le don de la mettre dans un état disons étrange …. Elle soupira intérieurement, blasée de constater sa propre difficulté devant le Capitaine, aller quoi ?!!! Où est passé ton audace  et ton naturel Nocturne ?! Aux diables les codes et l’avis de toute cette assistance Prout-Prout ! Depuis quand elle se préoccupait de ce que pensaient les autres ?! De la façon dont on pouvait interpréter ses gestes ?! Petite claque mental pour se reprendre ! Prête à se reprendre, la jeune femme fronça les sourcils, décidée !

C’est alors que le Noble lui répondit, lui disant qu’elle n’avait pas à s’excuser pour cela. Que cela n’était pas le fruit de sa volonté mais plutôt le coup du hasard, elle ne pouvait prévoir une telle sanction, aussi elle ne pouvait se douter de sa future incarcération. Oui oui … En effet. Cependant, elle ne s’était pas excusée pour la forme … Mais plutôt pour sa conscience. Riruka mettait toujours un point d’honneur  respecter sa parole, ses promesses, ici elle n’avait pu le faire. Par ses excuses, elle se sentait moins lourde et venait de chasser les remords. Cependant, elle regrettait un peu de n’avoir pu passer ce moment avec lui. Enfin … Les occasions ne manqueraient pas ! Leur vie était encore bien longue, aussi elle ne s’inquiétait pas, ni ne forcer le Destin. Ce genre de jeu était dangereux, elle ne souhaitait s’y frotter. Mais soit, elle passait sur cela. La belle demoiselle observait alors le Noble, ce dernier semblait vouloir se saisir de la rambarde, sauf qu’il jugea mal la distance et attrapa le vide, perdant toute bonnement son équilibre. Un plouf se fit entendre, la coupelle, alors qu’elle fit un, puis deux pas en avant pour passer sa main sur l’épaule droite du noble, sa seconde se plaçant sur son torse pour le retenir, lui évitant ainsi de choir. Sauf que Byakuya était bien plus imposant qu’elle, frêle. Ainsi, elle dut jouer de la résistance pour le soutenir, le temps qu’il reprenne ses esprits, ou bien son équilibre. Puis, une fois son équilibre reprit, Nocturne le lâcha et s’éloigna d’un pas. La jeune femme pouvait alors entendre des chuchotements sur sa droite, elle tourna la tête pour voir un groupe de pimbêches murmurer des choses tout en les regardant. La belle Blondinette vint alors à froncer les sourcils et leur fit un signe de la tête pour montrer qu’elle s’adressait à elles.

Y'a un souci ?...

Elle abordait alors un regard plutôt sombre, tout comme cette aura qui se rependait autour d'elle. Nocturne était fâchée et fusiller du regards ce groupe de prétendantes. Bon ... Riruka-Timide et mal à l'aise venait d'être balayer par un souffle de vent pour laisser place à la véritable-elle ... Devant cette attitude plutôt ... Intimidante, il fallait l'avouer. Les dames de la cour secouaient vite la tête pour dire non et se détournèrent d'eux pour disparaitre dans la foule. La petite Noble lâcha " Tch ..." d'agacement. Bizarrement, sous cet air un peu sombre bien qu'elle restait douce, la San Seki ressemblait à Unohana quand elle souriait ... Et faisait peur à tout le monde. Mais bref, elle oubliait sa petite colère pour reporter son attention à Byakuya.

Pardonnez ma franchise mais vos prétendantes sont détestables à souhait ... Aussi je me fais un plaisir personnel de monopoliser votre attention pour les irriter. Puis-je ?...

Demanda-t-elle avec un sourire taquin ... Oui, elle lui demandait son accord pour rester à ses cotés et agacés Mesdames je pète plus haut que mes fesses, ce qu'elles étaient véritablement .... Cela, Byakuya devait s'en douter. Et puis bon ... Quand elle viendrait à s'eloigner de lui, les pimbêches reviendraient à la charge, à lui raconter leurs problèmes d’éventails, de maquillage trop bas de gamme, ou encore viendraient-elles lui souffler des critiques sur la couleur du kimono de la prétendantes voisines. Enfin ... Des discussions de bonnes femmes de la Noblesse quoi ...

Le vertige passé, Byakuya reprit sa stabilité, ne manquant pas de porter un regard à l’audience … Prouvant ainsi qu’il restait … Qu’il restait Kuchiki Byakuya, affaibli ou non. Le message comprit, tous reprirent leurs activités et discussion. Tiens, le Noble s’excusait pour sa maladresse. Des excuses ? Voilà qui était rare, mais il n’avait point à faire une telle chose ! Les maladresses étaient choses classiques chez le commun des mortels, enfin … Surtout chez elle en fait. Miss Catastrophe aurait pu être son deuxième prénom. Mais rare était les personnes ayant pu assister à cela. Il y avait … Ses parents, de toute évidence, et Renji … C’est tout. La demoiselle mettait un point d’honneur à cacher cela, un Shinigami maladroit s’était … Etrange en fait ! Quand bien même, elle restait très adroite avec ses sabres jumeaux, et la était tout ce qui importait. Ainsi, quand Byakuya s’excusa, elle fit un geste de la main, lui disant par cela qu’il n’avait pas à s’attarder sur ce détail, que ça arrivait à tout le monde, même aux meilleurs d’entre nous.

Et la …. Venait de se passer quelque chose d’étrange ! Au lieu de reprendre une certaine distance avec elle, le Capitaine de la Roku Ban Tai l’invita à venir marcher avec lui. Par cela, elle monopolisait sa personne, le ravissant clairement aux mains de ses nombreuses prétendantes. Mais aussi, ce comportement pouvait laisser supposer qu’ils avaient un certain intérêt l’un pour l’autre … Hmmm, avec cela, les rumeurs allaient courir, et bien plus vite qu’on ne le songeait. Boarf … Tant pis. Byakuya était loin d’être bête, il savait parfaitement ce que cela pourrait engendrer chez ses invités, chez ses anciens. Tout en sachant cela, il l’invitait à le suivre dans le jardin … Ainsi, il savait ce qu’il faisait et …  Attendez … Cela voulait-il dire qu’il prenait le risque de voir des rumeurs courir sur eux ?! Intéressant. Bon, cependant, il fallait aussi noter qu’ils n’étaient pas à l’abri des regards. Les deux Nobles restaient largement à porter de tout œil curieux, comme celui des Anciens Kuchiki ou de ces dames jalouses. Dans sa marche, la jeune femme observait le jardin, les cerisiers au-dessus de leur tête était vraiment magnifique … D’autant plus sous ce clair de lune. Mais aussi douce que soit la nuit, elle ne plaisait pas  à Nocturne … Curieux non pour une demoiselle portait un tel nom. La nuit cachait une certaine noirceur, c’était durant son règne que le mal se répandait. Mais elle ne put aller plus loin dans sa réflexion car déjà le Noble l’interrogeait.  «  Auriez-vous peur que l’une de ces femmes ne me ravissent ? ». Riruka haussa un peu les sourcils, plutôt surprise par son ton que par sa phrase. Il avait l’air … Joueur pour le coup. Et … Par ce comportement, il répondait à sa demande. Quelle demande ? Rester à ses côtés pour irriter ces dames. Ainsi, il venait de répondre : Oui, très subtilement, il fallait l’avouer. Abordant un sourire plutôt doux, la voix de Nocturne prit un ton d’amusement.

Ai-je de quoi les craindre ? Et puis ... Tenez-vous vraiment à retourner entre leurs mains ? Il est vrai que leurs conversations doivent être passionnantes ... Entre le moment ou l'on critique le kimono de la voisine, ou encore souligner des faux pas commises par l'ennemie durant une danse. Comme je suis jalouse ne pouvoir maitriser de tel sujet de discussion.

En toute ironie bien sur ... Avait-elle de quoi craindre ces femmes ? Pas vraiment ... Nocturne était plus jeune qu'elle, plus intéressante aussi, peut-être plus belle aussi ? Mais là, la jeune femme ne s'avancerait pas. Mais les faits étaient là : Byakuya était ici avec elle, et non pas avec ces dames. Mais en silence, ils entraient dans un jeu subtil et … Peu commun entre eux. Mais quel était la nature de cet amusement ? Un jeu de séduction ? Non, Nocturne ne se plaisait à séduire, elle ne savait même pas le faire de toute façon …. Subtilement, ils se moquaient de ces potiches. De leurs façons d’être, de leur conversation, de cette envie …. De cette envie de se « pavaner » auprès du Noble Kuchiki. Il fallait dire qu’il représentait le prestige, ce qu’il se faisait de mieux au sein de la Noblesse, en plus d’être riche … Il y avait de quoi attirer les mouches. Oui, Riruka comparait ces femmes à des mouches attirées par l’argent et le renom. Minable …

Le petit Soleil croisa le regard du Ténébreux Capitaines, alors qu’il se faisait bien curieux … «  Qui vous dit qu’elles sont mes prétendantes ? », Nocturne ne put retenir un petit pouffement de rire. Elle était une femme et n’était pas encore atteinte de cécité. Seul un aveugle ne pouvait saisir l’attitude de ces femmes. Quand bien même ces jeux de séductions ne lui plaisaient guère, elle en connaissait les règles et les aboutissements. Elle ne daignait juste pas les appliquer. Riruka était à dix mille lieux de songer à cela, l’envie lui faisait défaut … La petite San Seki s'arrêta dans sa marche alors qu'une brise fraiche balayait l'air, remuant les branches des cerisiers pour venir faire pleuvoir une légère pluie de pétale sur leur tête. La petite rose redressa la tête vers les branches en tendant la main, cherchant à récupérer des pétales roses alors que certaines prenaient place dans ses cheveux. Avec discrétion, elle regardait la foule un peu plus loin, il fallait être naïf pour penser qu'ils n'étaient pas observer.

Si elles n'attendaient rien de vous, elles ne me verraient point comme une menace. Pourtant, les regards sont tournés vers nous, hommes comme femmes.

Les hommes aussi ? L’Héritière Riruka était aussi réclamée par ces messieurs. Une célibataire dont la main se faisait encore libre. Certes, les Riruka ne portaient pas le prestige des Kuchiki, mais ils restaient très fortunés, cela était suffisant. La jeune femme baissa la tête quand elle sentit une pétale de cerisier dans la paume de sa main. Elle l'attrapa du bout des doigts, avec délicatesse pour venir fermer les yeux et passer la petite feuille rose sur ses joues. Elle n'ignorait pas la fragilité des fleurs, elle-même en était une ... Une fleur à cueillir.

Bien que cela puisse être dur à saisir à vos yeux de Taicho, sous l'uniforme de San Seki se tient une demoiselle dont la main reste libre. Mais ... Cela est triste ... Tous ces messieurs ne savent pas qu'une rose reste sauvage, elle ne peut être domptée ... Insaisissable comme l'horizon ...

Elle se mit à rire. Les pauvres ... Ils en connaissaient pas son caractère et viendraient vite à déchanter en apprenant qu'elle était ... Elle-même. C'est-à-dire une rose indomptable et sauvage comme elle l'avait dit juste avant. Insaisissable ? Quelque part elle l'était oui ... Elle avait son caractère, elle ne se laissait pas faire et lutter avec une volonté de fer. Courage, mais malheur à celui que cherchera à la briser, à la faire plier. Quoique ... Ces prétendants connaissaient le coté laxiste de Katsumoto, qu'il laissait sa fille libre comme l'air, dans ses choix et son comportement, ils devaient bien se douter qu'elle n'était pas docile, ni ne courberait l’échine sans bonne raison. En sommes ... Elle avait une personnalité un peu trop .... Rebelle et cela était une bonne barrière pour ne pas être embêter. Secrètement, elle aurait aimé voir un de ces hommes venir jusqu'à elle, pour la courtiser ... Pourquoi ? Pour avoir le plaisir de l'envoyer elle-même sur les roses, lui montrer qu'elle était piquante. Et la ... Solaris serait fier d'elle, pour sur ! Nocturne, petite chipie dans l'âme ? Fort possible ...

«  Est-ce ainsi que vous désirez être … Une simple rose que l’on admire, mais qui jamais ne sera touchée ? » Nocturne n’avait pas dit une telle chose. Mais ses paroles pouvaient porter à confusion, être interpréter différemment, elle en convenait. Mais … Quand bien même, elle ne songeait pas à cela, elle réfléchissait à cela, à cette possibilité. Son cœur tanguait vers cet homme, celui-là même qui se tenait à son coté, qu’il lui demandait si elle souhaitait être juste contemplée, mais jamais approchée. Dans sa bouche, ses mots soulevaient certaines émotions chez Nocturne … Des bonnes, comme des mauvaises, la tirant entre deux feux : L’espoir et la désillusion. Que faire ? Que croire ? Son espoir l’a poussée à croire qu’un jour, le Capitaine la verrait au grand jour, comme une demoiselle éperdument amoureuse de lui … Comme une demoiselle pouvant briser sa solitude, celle qui pourrait enfin soigner son cœur, lui apporter de l’amour, un véritable, pas celui que l’on troquait contre un mariage. Mais sa désillusion était bien rude … Nocturne se disait que Byakuya ne laisserait de chance à quiconque, qu’il ne souhaitait peut-être plus être approché, touché comme par le passé. Qu’il viendrait à l’ignorer, à tourner le dos aux sentiments de la jeune femme. Mais sa réflexion allait bien plus loin que cela. Car … Si le Capitaine ne voulait point d’elle, elle allait devoir honorer son clan auprès d’un autre homme. Un homme qu’elle n’aimait pas mais à qui elle devrait se donner, rien que pour donner un héritier à ses Anciens. Mais qu’elle resterait à jamais triste, car prisonnière d’un mariage non-désiré. Si elle se refusait à cela, Katsumoto serait sous le feu des Vieux-Riruka.

Pourquoi ? Rima et lui avaient donnés naissance à une fille mourante et qu’elle pourrait disparaitre en laissant le clan sans héritier, un malheur pour une famille noble. En sommes … Elle n’avait guère le choix. Nocturne n’était en rien une égoïste, elle ne voulait pas mettre ses parents de l’embarras à cause de ses rêves stupides.  Hmm … Quelle tristesse n’est-ce pas ? Et celle-ci venait de prendre plus d’ampleur à la suite des mots du Capitaine. «  Cela me parait bien triste. Une rose n’est pas faite pour vivre très longtemps. Elle se doit de profiter des choses qui l’entourent et non se renfermer. » A ces mots, un petit soleil venait de mourir, laissant place au Néant … En effet, son sourire et sa joie venaient d’être balayé par un simple mot, une pensée, celle de sa mort. La jeune femme ne disait rien, se détournant juste de lui pour regarder à l’opposé, le regard vide d’expression, la flamme qui d’ordinaire dansait dans son regard venait de s’éteindre. Bien qu’elle paraissait calme, peut-être même trop vu son caractère d’habitude volcanique, en elle, les choses étaient différentes. Son cœur était secoué par des pincements très désagréables. Dans son esprit, elle se rappelait de sa phrase : Une rose n’est pas faite pour vivre très longtemps. Connaissait-il la fatalité de son Destin pour parler ainsi ? Ou bien cela était pur coïncidence ? Dur à dire …. En dehors de sa famille, seul Renji connaissait l’issu de son sort, aurait-il avoué cela au Capitaine ? Non … Elle lui faisait confiance, il n’aurait pas été lui dire. Jamais …  

...

Et un silence s'installa. Peut-être lourd de sens ... Dans le ciel sombre, la lune blafard éclairait de ses doux rayons alors qu'un nuage vient à la cacher à demi, plongeant ainsi Nocturne dans une ombre, laissant le Noble Kuchiki dans la lumière. Cette pénombre représentait assez bien son humeur du moment. Elle n'était pas en colère, elle ne lui en voulait pas pour ses paroles, il ne pensait pas à mal, peut-être même ignorait-il le résultat de sa funeste vie, cela était fort probable. Mais des pensées sombres à s'immiscer dans son esprit, chassant doucement toute lumière, toute pensée qui se voulait bonne, ou joyeuse. Hmm ... Se laisser abattre de la sorte n'était pas de son genre, elle luttait sans cesse, contre ses pensées néfastes, contre la maladie. Mais ... Ce soir, elle se faisait bien las de tout cela, de combattre, cela lui paraissait si vain, elle lâchait doucement prise, s'abandonnant un peu à ce noir qui caractérisait son nom. Dans l'ombre du nuage, la jeune femme se mit à ouvrir les yeux, venant à les lever doucement pour les poser sur le Capitaine.

Mais elles viennent vite à flétrir quand elles ne sont plus sous le joug de leur soleil ...

Son regard se faisait vide, comme si elle n'était pas tellement conscience, comme si elle était qu'une coquille sans vie. Nocturne manquait de soleil, d'envie et d'espoir, cela avait été balaya par cette remarque. Pourtant, ne cherchait-il pas juste à lui faire comprendre qu'elle n'était pas forcement dans le juste ... Qu'elle ne devait pas s'isoler et se renfermer. Elle ne l'était pas. Enfin .... En temps normal. Pour le moment, le regard de Nocturne ne voyait que du noir, partout ... Tout partout autour d'elle. Bizarrement, la Riruka portait sur elle les mêmes ténèbres que ce jour ou elle avait montré Solaris à Renji. Son regard quitta le Capitaine pour se poser sur la foule, jusqu'à tomber sur son père. Il riait avec d'autres hommes, d'autres pères. Lesquels pouvaient comprendre la peine de cette famille ... Ils n'étaient que des ignares ingrats, vaniteux et vénales ... La jeune femme fronça très légèrement les sourcils, la voila qui faisait face à de la colère ! Décidément ... Elle ne devait pas vraiment être bien dans son esprit pour se montrer ainsi. D'un seul coup, la petite rose sombre se retourna pour tourner le dos à Byakuya. Sa joue venait de disparaitre sous plusieurs larmes, mais pas un seul sanglot ne quitter sa gorge. Punaise, c'était la deuxième fois qu'elle pleurait devant lui. Enfin ... Devant lui non, elle s'était retourné pour cacher cela. Puis avec une certaine dureté, elle lui affirma.

Laissez moi !

Oui, elle le congédia. Un peu comme elle l'avait fait ce fameux soir, ou elle avait fini dans le sang, le sien. Sans lui laisser le temps de réagir, la jeune femme s’avança pour s'éloigner, disparaitre derriere un cerisier, caché de la vu de tous. Elle posa sa épaule dépourvue de brulure contre le tronc de l'arbre et cacha ses pleurs sous sa main, restant malgré tout silencieuse.

Par deux fois, la jeune femme avait cédée aux larmes devant lui, par deux fois, elle le congédiait pour qu’on ne vienne pas la voir ainsi … Si, petite, insignifiante, minable. L’épaule appuyée contre le tronc du cerisier, la sombre Nocturne s’était abandonnée à tout cela. Elle ne songeait même plus à ces malheurs, à la fin funeste que lui réservait le Destin. Elle se retrouvait déjà bien basse et  on ne pouvait aggraver d’avantage son état. Ainsi, maintenant dans le noir, la jeune femme ne songeait plus à bien, elle n’en avait pas l’envie, elle ne savait à quel branche se raccrocher. En tant que rose, elle vivait à même le sol dans un étalage de ronces et de lianes, elle n’avait pas cette hauteur dominante et puissante d’un cerisier. Peut-être était-ce cela qui lui faisait défaut … Tant pis, elle acceptait volontiers son sort, ainsi que son état et ses larmes … Cependant, elle se faisait égoïste et les garder pour elle, tout comme la raison qui la poussait ainsi dans le vide. Mais porter seule ce fardeau était-il bon ? Nocturne était bien frêle pour se couper ainsi de toute aide, de toute main tendue vers elle, prête à l’aider à se redresser, à partager ce chagrin, peut-être alléger le poids de son tourment …

Seule contre son arbre, la jeune femme s’adossa totalement contre le tronc, gardant ceci dit sa main contre son visage, se cachant de toute voyeur curieux …  Complètement inerte, Riruka ne faisait même plus attention aux alentours. Elle était bien trop perdue en elle-même pour faire attention à quiconque alors qu’en silence, les larmes continuaient à longer son visage, venant à se rependre au creux de sa main pour finir par s’écouler le long de son poignet. Que faire ? Partir ?... Elle voulait rentrer … Retrouver la chaleur de sa demeure, la présence rassurante de sa famille. Katsumoto était là … Un peu plus loin, ne se doutant de rien. Et Nocturne se faisait bien trop fière pour avoir quoique ce soit, pour réclamer son aide, pour quémander une étreinte pleine de chaleur humaine et de tendresse. De l’amour d’un père envers sa seule enfant. Cependant, la jeune femme ne pouvait s’éclipser ainsi, c’était très impoli et à coup sûr, son géniteur viendrait à se faire du souci pour elle. Nocturne appréciait beaucoup la compagnie de son Capitaine, et là, elle voulait presque le fuir ? Cela était bien trop curieux et le Chef de Clan Riruka viendrait à lui poser quelques questions, interrogations auxquelles elle n’avait aucune envie de répondre. Ainsi … La seule solution lui semblait évidente : Attendre. Attendre que ce torrent de larmes cesse, attendre que la couleur rouge de son visage et de ses yeux ne s’estompent … Oui, elle allait restée ici, seule, assise contre cet arbre à se faire patiente. Oui, c’était bien comme plan …

Sauf …. Qu’une main apparue dans son champ de vision … Une main lui tendant un mouchoir. Une main tendue vers elle ? Et la voix du Noble Kuchiki s’éleva, s’excusant de l’avoir offensé si tel était le cas. Nocturne se figea … Il n’était pas partit rejoindre ses convives ?! Po…Pourquoi ? Pourquoi être resté ? Pourquoi l’aider ? N’était-elle pas juste … Sa San Seki ? Le regard de Nocturne s’attardait sur cette main tendue vers elle, elle prit doucement le mouchoir de ses doigts, séchant son visage avec celui-ci. Tiens ? Il sentait le cerisier ? Ce détail lui arracha un sourire, bien éphémère ceci dit. Encore plus troublée qu’auparavant, la Blondinette reprit place contre le cerisier, le dos collait contre son écores alors que de l’autre côté de l’arbre, le Capitaine tenait une posture similaire. Les larmes venaient de disparaitre de son doux visage, mais ses yeux portaient encore la trace de leur passage. Elle ne savait que faire, quoi lui dire … Devait-elle s’expliquer sur son comportement ? C’était fort possible oui …. Mais comment ? Comment avouer ce qu’elle avait sur le cœur ? Ce qui l’animait mais aussi l’épouvanter ? Et cela, agrémenté par le mot : Mort.

Elle resta donc silencieuse, la tête baissée, elle regardait ses pieds, comme honteuse. Puis, ses paupières venaient à se clore alors que Byakuya reprit la parole. «  Que dois-je faire pour que votre soleil ne vous laisse point dépérir ? » Surprise, Nocturne écarquilla les yeux. Il voulait donc vraiment l’aider pour faire une telle « proposition » ? Se doutait-il au moins que le dit soleil … He bien … C’était lui. Face à cela, Riruka perdrait ses mots. Elle était touchée par ces paroles, par cette attention. Néanmoins, pouvait-elle se permettre de lui dire ? De lui répondre si franchement ? Un instant ses yeux venaient de se fermer, elle cherchait en elle le courage, l’amassant pour oser parler, agir, avouer peut-être …

Pardonnez mon geste ...

Murmura-t-elle alors qu'elle sortait de sa "cachette". La tête basse, le regard caché sous des mèches blondes. D'une petite démarche, elle s'approcha de lui. Et a chaque pas, la distance se faisait moindre jusqu'à ce qu'elle vienne poser sa tête contre son buste alors que ses mains passaient contre les flancs du Capitaine, se renfermant dans son dos. Elle l’enlaçait ... Clairement mais très tendrement et timidement. Voila la ... Troisième fois qu'elle faisait cela. Enfin ... Deuxième plutôt. La première fois, elle était souffrante et s'était endormie dans ses bras. La seconde fois, la jeune femme lui avait littéralement sauter dessus, heureusement de le revoir. Et ici ... Hmm ... C'était difficile de le décrire. De l'un ou de l'autre, lequel avait le plus besoin de cette douce étreinte ? Le cœur de Nocturne était parcourus de douleur alors que celui du Noble semblait "mort" depuis ce jour. Ainsi ... L'un comme l'autre, ils avaient besoin de cela ? Dur à dire ... Mais depuis qu'elle se tenait ainsi, la jeune femme se sentait mieux. La tête posée ainsi contre la poitrine du Capitaine, elle pouvait entendre son cœur battre, elle pouvait sentir sa chaleur, son parfum, sa présence ... Et petit à petit, la prise se fit un peu plus présente, son étreinte se renfermait d'avantage sur lui, comme pour ne pas le laisser filer. Non, elle ne voulait pas le laisser partir. Pas maintenant ... Doucement, les mains de Nocturne venaient de saisir le yukata du jeune homme, le serrant un peu dans sa mince prise.

Ne me laissez pas ... Si vous ne souhaitez pas me voir dépérir, ne me laissez pas être une simple rose que l'on admire ...

Pour reprendre ses termes ... Mais le ton était donné et avec cela ... Elle venait de faire tomber le voile ... Non, elle ne voulait pas flétrir, elle ne voulait pas être juste contempler. Elle voulait qu'on la regarde, qu'on l’apprécie, que l'on sente son parfum, que l'on caresse sa peau, que l'on baise ses lèvres. Et tout cela ... Nocturne venait de le lui demander ...

Nocturne avait du mal à croire ce qu’il venait de se passer … Elle se tenait contre lui, à lui avouer d’une façon plutôt subtile et élégante les sentiments qu’elle avait pour lui, qu’il était son soleil. Sous le regard du Capitaine, la jeune femme s’animait d’émotions, elle s’illuminait de renouveau, tel un phénix qui venait à mourir dans ses cendres pour renaitre sous une lumière encore plus vive que la précédente. Bercée par sa chaleur, par sa présence, la demoiselle était gagnée par une nouvelle force, par l’envie de se battre, de braver son état pour vivre plus longtemps encore, passé outre cette fatalité qui était la sienne. Elle … Elle voyait un avenir qu’elle voulait saisir et ne pas se laisser faner si tristement. N’était-ce pas le souhait du Noble ? Qu’elle vive pleinement sans se renfermer, à quiconque. Comme une rose à son plus beau jour, Nocturne s’ouvrait à lui, doucement, timidement … Laissant entrevoir qu’elle voulait …. He bien, qu’elle le voulait lui, à ses côtés. Punaise, elle lui avait vraiment dit, Riruka avait tout avoué !... Et maintenant, elle craignait beaucoup sa réaction ! Car quand bien même un nouveau soleil venait de mettre, il se faisait très frêle … Un coup de vent pour éteindre ses flammèches emplit de timidité et de retenue.

La jeune fleur ne se faisait pas suppliante, ne se faisait pas non plus désespérée ! Elle avait toujours apprit à se raccrocher aux branches, même les plus fines et fragiles pour ne pas finir par terre. Ou bien … Se redresser et reprendre la place qui était la sienne. Elle l’avait fait de nombreuses fois, oh que oui …Depuis le jour où elle avait appris pour son état, pour toutes les remarques cruelles qu’elle avait entendu, pour toutes les fois où elle avait entendu : Non, tu ne pourras pas faire ça. La San Seki avait toujours bravé les épreuves, la tête haute. Aujourd’hui … C’était un peu diffèrent car son cœur était en avant, même en première ligne ! En avant dans la bataille ! Avec pour simple protection : un petit bouclier tremblant qui se brisera au moindre impact.  Un petit bouclier portant le nom de raison, ou peut-être volonté … Non ! Sa volonté était un glaive d’acier valyrien ! Il tranchait dans le vif pour atteindre son but ! Avec de telles pensées, il était aisé de dire que la petite Blondinette reprenait un peu de son éclat. Tiens ? Nocturne se trouvait toujours dans les bras du Noble Kuchiki ?! Il ne l’avait pas repoussé ?! Ni même envoyer froidement sur ses roses ? Quel ironie que cela serait …

Non, il restait juste là, entre l’imposant cerisier et le corps frêle de la jeune femme. Il ne bougeait pas, peut-être sclérosé par la stupeur, il y avait de quoi … Depuis combien d’année n’avait-il pas senti la chaleur d’une femme ? Ses caresses ? De nombreuses, bien trop même selon l’avis de son Conseil. Mais Riruka ne ferait pas de remarque sur cela. Elle savait que son combat serait très difficile, peut-être même vain. N’avait-il pas déjà été conquis jadis ? Surement ne voulait-il plus mettre ses sentiments « en jeu » … C’était contre cela que Katsumoto avait mis en garde sa fille. Ne daignant l’écouter, l’Héritière Riruka n’en avait fait qu’à sa tête et la suite … Elle se déroulait à ce moment même, à l’ombre des arbres en fleurs, sous l’œil agent d’un astre lunaire aussi enchanteur que mystérieux. Ce que la Lune constatait : Une gêne, un trouble chez le Kuchiki. Il ne savait que faire devant cette étreinte alors que la jeune femme … Elle craignait de le regarder sous peine de voir une lueur aussi éloquente que désagréable de son regard sombre.  On pouvait déjà noter que Byakuya ne lui rendait point son étreinte, mais il venait à la regarder,  baissant le visage vers la petite tête blonde, venant à caresser ses joues de mèches sombres.  «  Une fleur de cerisier ne vit guère longtemps vous savez ». avoua-t-il dans une sorte de murmure. Il n’avait pas tort mais … Quelque chose faisait que la situation de Nocturne était bien précaire.

Puis … Sa main vint à se poser contre son épaule, sans pour autant l’arracher de ses bras, une main qui se voulait rassurante quelque part. «  Je ne pas vous avoir délaissé face à votre incarcération ? »  Hmmm … Non, cela était juste. Sauf qu’elle parlait d’un tout autre abandon et cela, Byakuya le savait. Il souhaitait juste faire l’autruche … Mais Riruka ne pouvait lui en vouloir pour cela. Aussi, elle décolla un peu sa joue de son torse pour redresser le visage vers le sien, se rendant compte à quel point elle se faisait proche de ... De son visage, de ses lèvres. Elle rougit un peu et fit rappeler à  l'ordre par ses propres songes. «  Ne faites pas cela » avait-il demandé à la Quatrième Division ... De pas faire ... Quoi ? Ici, visiblement la réponse était : L'embrasser. Elle le quitta alors du regard pour regarder sur le coté, tournant légèrement le visage sur le coté.

Certes, un cerisier ne vit guère longtemps. Mais ... -Fais la moue.- Je suis navrée d'avoir réagit ainsi, mais il m'est très dur d'entendre ce genre de parole, forçant à me rappeler que ma vie serait précaire.

Bien sur, il ne pensait pas à mal !... Mais ... Attendez ... Venait-elle de se lancer dans un second aveu ? Celui qui dit : Qu'importe le combat contre moi-même pour les soins que je pourrais recevoir, mon Destin est bel et bien scellé. Nocturne ne l'avait encore dit ... A quiconque. Si ce n'est l'avoir insinué à Renji ce fameux soir, celui ou le Capitaine les avaient fourbement espionné ... « [...] Cela ne se soigne pas et m’empêche l'utilisation de toutes mes ressources comme tout Shinigami normal pourrait le faire. Ceci m'épuise grandement et causes de nombreuses conséquences peu joyeuses dont je ne parlerai aucunement. » Avait-elle dit au Lieutenant Abarai. Mais ici, ce soir, elle parlait de la précarité de sa vie ... La vie des Shinigamis étaient loin d'être courte, milles ans pouvaient passés sans qu'ils ne viennent à trépasser, emporté par la vieillesse. Mais, elle ... Elle n'aurait le temps de se voir vieillir, certes son temps à vivre était encore loin d'un certain point de vue. Mais cela ne changerait rien à la finalité de son avenir. Voila ce qu'elle venait de lui dire. Et en se rendant compte de cela ... Elle embraya de suite sur autre chose ! Ainsi, la petite demoiselle retira sa joue de son torse, lâchant ainsi son habit des mains, elle se mit à croiser les bras, la moue boudeuse, malgré cela, elle restait très proche de lui, Nocturne n'avait même pas à tendre le bras pour le toucher ...

Une femme vous ouvre son cœur et vous ne réagissez même pas ? Je ne me pensais pas si insipide et terne ! He bien soit ! Je vous laisse à vos prétendantes ! Vous trouverez peut-être la perle rare parmi ces harpies.

Fit-elle sur un ton plutôt taquin et amusé, alors que dans le fond, elle était on ne peut plus sérieuse. Enfin ... Byakuya lui avait dit qu'il n'aimait pas leur compagnie, préférant largement la sienne. Cela lui assurait qu'il allait rester auprès d'elle ? Malgré ... Ses sentiments. Le Noble Kuchiki aurait très bien pu ne pas les recevoir, ne pas les entendre ... Alors, Nocturne avait eu tort de parler ? Tchh .... Compliqué .... Migraine, quand tu nous tiens ... Alors qu'elle décroisa les bras pour passer sa main sur son front.

Jamais Nocturne n’aurait songé dévoiler une telle information … A quiconque ! Elle en avait déjà bien assez dit sur ce compte ce soir-là. Pourquoi garder le silence ? Hmm … Disons qu’elle ne voulait pas attrister ou inquiéter son entourage. C’était son fardeau à elle, pas le leur, ils n’avaient pas à payer à sa place, tout simplement … Mais ici, dans cette situation, les choses prenaient une tournure particulière, différente de ce qu’elle avait « prévu ». Et quelles étaient ses prévisions ? Pas grand-chose justement, si ce n’est une discussion de plus simple mais agréable. Une discussion sur le travail, sur leur monde, sur l’entrainement avec Renji, le sien aussi. Bref, des conversations qu’il n’entendrait pas avec ces femmes un peu plus loin. Par ce lien hiérarchique qui les liait, Byakuya devait l’avoir vu comme une porte de sortie, une bouée lancée dans ces océans de niaiseries, ou le chant des sirènes se faisaient on ne peut plus présent, des paroles douces mais fausses. Mais … Mais au lieu de lui offrir une discussion basique, normal, Nocturne avait osé … Osé l’impensable et l’impardonnable. Et … Et s’il lui en voulait pour cela ? Pour avoir dit à haute voix ce qu’il ne voulait voir ?! Malheur !! Non !!!! Ce n’est pas ce qu’elle voulait ! Mais … Mais zen ! Elle paniquait pour rien ! Après tout, le Noble ne l’avait pas rejeté en apprenant tout cela. Il n’avait pas non plus l’air de vouloir l’abandonner, sans quoi il ne lui aurait pas fait cette remarque sur son aide par rapport à sa détention. En effet.  Alors quoi ? Que penser de tout ceci ? En plus … Le Capitaine n’était pas l’homme le plus expressif que la Soul Society avait vu … Tch, il ne rendait pas la tâche facile, pour sûr ! Et puis … Et puis crotte ! Nocturne se triturait les méninges avec cela, le pire ! C’est qu’elle n’attendait même pas une réponse ! Elle voulait juste …. Se libérer de cela et comme cadeau « bonus », elle lâchait toute la vérité sur son état. Soirée forte en émotion pour conclure …

Pour détendre un peu l’atmosphère, la jeune femme lâcha une petite réplique, sur le ton de l’ironie de la plaisanterie. Mais … L’effet fut complètement raté, car le Capitaine se braqua un peu plus encore. Roooh punaise … Il était exaspérant cet homme ! Ce dernier s’éloigna un peu de sa San Seki pour s’aventurer dans l’allée des cerisiers.  La jeune femme le suivit du regard alors qu’il lui tournait le dos, fuyant presque son regard, à moins qu’il ne la fuyait tout court … La cata’ … Elle faisait un pas vers lui, et lui reculait sans cesse. He bien crotte ! Elle ne ferait plus rien ! Nah ! Mais, Nocturne était-elle vraiment capable de se tenir ?..... Pas sûr ! Spontanée  et naturelle, ses gestes et ses paroles n’étaient nullement préparé, elle … Elle disait juste ce qu’elle pensait sur le moment, réagissait en conséquence. Ainsi, se tenir reviendrait à changer son caractère et … L’Héritière ne voulait nullement changer, pour quiconque ! Même pas pour lui … «  Je n’ai jamais demandé quoi que ce soit vis-à-vis de ces felles. Je n’ai nul désir de leur offrir quoi que ce soir ni même de leur adresser la parole » He bien…. Ça, c’était dit ! Et les paroles du Noble prouvaient bien son aversion pour ce genre de réception, pour les potiches qui ornaient sa cour … Et c’était ici que Nocturne se félicitait pour ce qu’elle était, pour sa différence. Mais aussi, elle remerciait Katsumoto pour son éduction bien trop laxiste et je m’en foutisme aux yeux des autres Maisons. Bien qu’il ait une personnalité digne d’un certain Isshin, le Chef de Clan savait se faire très sérieux quand la situation l’imposait, il savait faire face. Il s’avérait même être fort impressionnant quand on cherchait à l’écraser, à lui marcher sur les pieds. Hmm … Un sourire apparu sur les lèvres de la demoiselle, elle était fière de sa famille … «  Vous êtes impossible ... » dit-il ! Vous-même voulait-elle lui rétorquer en guise de réponse, sauf qu’une toute autre phrase sortit, mais du même ton.

Et vous exaspérant, comme ça on fait la pair ...

Oui et : C'est celui qui le dit, qu'il l'est ! C'était de la même trempe en effet. Mais cela avait pour effet pour faire retomber la pression qui s'était amassé avec cet histoire de maladie et de prétendantes. Quoique ... Pas sur. Une vilaine migraine venait de la gagner, Nocturne posa alors sa main sur son front, se massant un peu les tempes comme pour apprivoiser la douleur. Mais rien à faire. Punaise ... Pourtant, elle n'avait pas bu, même pas un thé. Donc ce n'était pas l'alcool. Peut-être la fatigue. Possible, la demoiselle Riruka s'entrainait beaucoup en ce moment. Le Capitaine et Renji s'affrontaient pour s’améliorer, elle ne pouvait se permettre de se tourner les pouces en attendant que le temps passe ! Force Jaune avait aussi des lacunes à combler, elle avait encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre le niveau de Renji, qui lui ne cessait d'être meilleur jour après jour ...  Ainsi, le contre-coup de son entrainement ? Fort possible, il ne fallait pas non plus oublier qu'elle était encore blessée, les brulures ne faisaient pas en quinze jours. Ce serait bien si tel était le cas ... Mais Nocturne pouvait toujours rêvé. « Êtes vous souffrante ? » demanda le Noble en constant son attitude. Souffrante ? Avait-il réellement besoin d'une réponse ? Ou était-ce juste pour la forme ?

Quoiqu'il en soit, Force Jaune observa Force Rose entre ses doigts avant de retirer sa main de son visage et fermer les yeux. Elle se montrait déjà assez faible comme cela, Nocturne ne pouvait se permettre d’aggraver cela ... De tirer d'avantage l'estime du Capitaine vers le bas. Elle devait être forte ! Et ce en tout circonstance. Aussi, elle lui adressa un petit sourire, un peu forcé ceci dit. La jeune femme ne voulait pas lui mentir sur son état, cependant elle pouvait toujours atténuer la chose .... La rendre moindre par son éloquence subtil. Ainsi, elle lui sourit

Aucunement ! Juste un petit coup de fatigue, la migraine finira bien par passer.

Ajouta-t-elle alors qu'elle balaya l'allée des cerisiers du regard, cherchant .... Ha ! La ! D'une petite démarche un peu titubante, la jeune femme partit jusqu'à un banc. Elle avait besoin de s'asseoir, de souffler deux minutes. Sa force des émotions et des sentiments avaient souvent un impact sur la santé. Une forte surprise ou un dégout pouvaient engendré des vomissements. Ici, elle cogitait à tout, son esprit était sans cesse solliciter par des : Pourquoi ? Et si ... Alors ... Mais ... Elle était parasiter par ses questions, par son avenir, par ses sentiments, un peu perdue et en plus de sa santé fragile, elle avait un peu de mal à sortir la tête de l'eau. Ici, cette simple nausée venait de la rappeler à l'ordre, une sorte de : Calme toi ou tu va mal finir, dans tous les sens du termes. La colère et l’adrénaline, quand elles étaient trop fortes, la poussé vers la crise. Et ici, Nocturne ne voulait aucune se donner en spectacle. Force Jaune devait déjà passé pour un clown aux yeux de Force Rose, cela était déjà bien assez pour elle ... Arrivée devant le banc, la jeune femme se figea sans s'asseoir, chancelante.

Tiens …. Quelle était cette sensation … Une sorte de flottement, une légèreté forte désagréable. Pourquoi les arbres tournaient-ils, ils vacillaient sur le côté, prêt à rejoindre le sol. A moins que ce ne soit-elle qui venait tout simplement de choir. Vraiment ?... Son esprit se faisait on ne peut plus embrumée alors que sa vision se faisait trouble. Oui, les cerisiers n’étaient pas à mettre en cause, ils n’avaient point encore décidés à de révolter … Un jour peut-être. Ainsi, la jeune femme se retrouvait abandonnée par son propre corps, par ses forces aussi moindres soient-elles. Quelle belle trahison. Elle qui se voulait forte et résistance ne pouvait manifestement mentir, encore moins se mentir à elle-même sur cette supposée force qu’en réalité, elle ne possédait pas. Voilà qui était fâcheux, et par cela, sa volonté et sa détermination venait d’être quelque peu ébranlées, mise à mal par … Par de la fatigue. Non, elle n’allait pas cracher un torrent de sang, elle n’allait pas se tordre sous la souffrance infligée à ses poumons, Nocturne avait juste besoin de repos, de se ménager aussi. Car là où l’on disait que le Capitaine était dur envers lui-même, Riruka suivait son chemin, pas-à-pas. Car elle-même l’était affreusement. Peut-être est-ce là la « tare » de l’exigence que l’on nommait : Noblesse.

La terre lui semblait si loin alors qu’elle s’en rapprochait dangereusement. Les yeux de Nocturne venaient à se clore, s’apprêtant à choir sur le sol. Ha ?... Tiens ?.... C’était moelleux … Et chaud. Nani ?....  Et puis, ce parfum de cerisier.  Pour sûr, la folie la gagnait. Car dans son esprit, les idées se bousculaient déjà ! Et l'idée la plus plaisante était la suivante : Force Jaune s’imaginait être tombée dans un petit nuage … Elle le voyait rose, confortable, avec une odeur de cerisier. Elle pouvait même la manger ! Celle-ci avait un gout de ... Tiens de fraises ! Elle avait même un petit sourire en se voyant nager dedans … Puis, elle en sortait la tête et la, la jeune femme se disait.

Ohhh ... De la mousse rose, je veux vivre ici ....

Sa rêverie ne dura même pas une seconde. Ce ne fut que lorsque qu’elle sentit des mèches de cheveux sur ses joues et une main sous ses genoux, une seconde déposait dans son dos, qu’elle ouvrit les yeux. Sa vision se faisait floue alors qu’elle distinguait un homme … Un jeune homme, chevelure de jais, mi- longue. Et ce parfum si connu et pourtant qu’elle seule avait pu savourer depuis ces cinquante dernières années. La jeune femme cligna des yeux plusieurs fois pour retrouver une vision des plus nettes. Et en voyant le Capitaine, elle regardait à droite, à gauche, semblant chercher quelque chose …. Elle baissa la tête et murmura pour elle-même alors que le Noble Kuchiki lui disait ne pas aimer les mensonges.

Y'a plus de mousse rose ... He .... Hey ! Je n'ai pas menti !... Je n'ai pas caché ma migraine, vous êtes pas gentil.

Fit-elle sur un ton plutôt boudeur alors qu'elle gonflait doucement ses joues, lui donnant une petite moue plutôt mignonne et rigolote. Quel pitre cette demoiselle ... Mais, l’étiquette du sérieux ne lui allait vraiment pas quand elle était hors-travail. Mais plus important ... Elle était devenu folle pour voir cette mousse rose ?! Et si c'était ... Un signe du Destin !? Elle devait trouver de la mousse-rose ! Comestible tant qu'à faire .... L'appel de l'estomac n'était jamais bien loin vous savez. Mais donc, cela était un message ? Pouvait-elle trouver cela à la Soul Society ? Peu de chance ... Et elle ne se souvenait pas d'avoir vu une telle chose quand elle avait eu un micro-séjour que Urahara-san. Pourtant, Renji et elle-même avaient même eu droit au course dans la supérette du coin. Nocturne avait un très bon sens de la l'analyse et les couleurs attirés son regard .... Kenpeito .... Ainsi, s'il y avait de la mousse rose, elle l'aurait vu ! Donc il n'en était rien ... Les Voies de la mousse rose sont impénétrables !

Nocturne ne cherchait plus à batailler alors qu’elle se trouvait de nouveau dans ses bras, la tête doucement reposée contre son épaule. Cela devenait une habitude, une habitude qui était loin d’être désagréable pour la demoiselle, mais peut-être Force …. Blanche ne serait pas d’accord avec ces sentiments, ces ressentis. Enfin. Si toutefois il ne pouvait pas avoir ce rôle, jamais il n’aurait un tel comportement, attitude avec elle ! Aussi, Riruka se disait qu’il le faisait car il avait l’envie de l’aider, de la … Protéger peut-être. En tant que Capitaine envers sa San  Seki, cela était son rôle. En tant que Noble envers sa vassale, cela était son rôle. Mais en tant qu’homme envers une femme … Ce ne l’était pas vraiment. Enfin. Le cliché voulait que les hommes protègent les femmes, mais ici … C’était plus mystérieux, la cause de cela était plus profonde, plus … Dur à saisir. Mais Nocturne s’en contentait amplement. Mais l’idée de se retrouvait ainsi la gênait un peu, car laissait entendre qu’elle était une pauvre petite Chose en détresse, sans défense, sauf que …. Nocturne était tout sauf une petite chose frêle et fragile. Son corps l’était, mais par un esprit puissant, elle pouvait fendre l’acier et la pierre. Pour citer le code d’honneur du Guerrier, du Bushido : « Voyez d'abord avec votre esprit, ensuite avec vos yeux, et enfin avec votre corps. » ou bien « L'esprit concentré peut percer la pierre. ». La méditation et la force de l’esprit était le cœur de la Voie du Sabre et cela, Nocturne l’avait compris depuis un moment. Ainsi, elle compensait la faiblesse de son corps par la puissance de son esprit. En parlant de force «  Vous avez présumé de vos forces alors que vous êtes vous-même en convalescence » disait le Noble. Hmm … Elle se fit un peu plus boudeuse alors. Et cela lui donnait d’avantage de charme.

Le cerisier le soulevait donc alors qu'il partait vers les convives, faisant naitre une certaine panique chez elle. Elle se disait même : Ce serait pas préférable de faire la fille évanouie pour justifier la conduite du Taicho ? A coup sur, ça allait jaser ... Toujours boudeuse, la jeune femme posa les yeux sur le Capitaine. Il devait être conscient que l'effet qu'aurait cela sur la Noblesse ...

Les rumeurs vont aller bon train après cela ... Je ne tveux pas à vous mettre dans l'embarras envers votre Conseil. Bon. Plan A : Vous utilisez un shumpo pour rentrer. Mais ... Vous avez l'air épuisé vous aussi. J'vous propose le plan B : J'fais genre, j'suis évanouie. Comme ça, ça fera de vous un preux chevalier qui sauve la fille ... Autant vous le dire de suite, le rôle de la princesse faible me plait pas du tout ! Mais faut bien sauver l'honneur.

Oui, elle proposait une solution pour qu'il ne soit pas embêter par les convives ou même par ces Anciens avec des : « Cette femme vous intéresse ? » ou bien « Avez-vous fait le nécessaire auprès de son clan pour une demande officielle ? » ou encore … « Vous vous êtes montré bien ouvert envers le clan Riruka, il vous faudra faire une demande. » Ouais bon … Dans tous les cas, le fait est qu’on allait passer qu’ils y avaient quelque chose entre eux … Pas que cela était désagréable aux yeux citrines de Force Jaune. Mais Force Blanche n’allait pas le voir de cet œil. Donc … Proposition et solution obligent pour sauver l’honneur ! Et surtout, se préserver des questions ou autres interprétations vaseuses …

Bon ok plan C : On fonce dans le tas, genre tout va bien.

Répliqua-t-elle alors que le Capitaine avançait vers l’assemblée sans daigné répondre à ses propositions. Non, Byakuya ne disait rien quant à ses plans pour éviter les fausses idées sur leur compte et les rumeurs. Mais surement était-ce naïf de sa part de penser que cela suffira à stopper la frénésie des ragots … Cela était au cœur de leur communauté après tout. Ainsi, il ne voulait pas mettre en place le Plan A ? Encore moins le Plan B vu ce qu’elle avait compris … Donc le plan C qu'elle avait entraperçu et qu'il semblait bien représenter le Capitaine : On fonce dans le tas et on répond aux questions après ... Ma foi, pourquoi pas, c'était une façon comme une autre de procéder. Ainsi, les deux Shinigamis  venaient d’apparaitre aux yeux de tous, et … Autant dire que leur passage ne laissait pas inaperçu. Toutes les conversations venaient de prendre fin alors que les regards se tournaient vers eux. Gênée, Nocturne gardait la tête baissé, se contentant d’observer la main du Roku Ban Tai Taicho, celle même qui était posé contre sa cuisse, pour la soutenir. Elle se focalisait dessus, entendre juste des petits chuchotements sans trop de sens à ses oreilles, cela ressemblant plus à : pch pch pch pch, qu’à de véritables mots, mais cela était sans doute mieux ainsi. Alors que le ténébreux Capitaine la ramenait un peu plus contre lui, comme pour mieux la soutenir, il lui susurrait quelques mots. Disant qu’il doutait que la comédie soit utile ici. Hmm …. Tout ceci était une comédie … Des acteurs dans leurs plus beaux vêtements, des sourires faux, des conversations travaillées, étudiés, revus … Des compliments illusoires car complètement faux. Oui, tout ceci était déjà factice aux yeux de Nocturne, alors un peu plus … Un peu moins. Était-ce important ?

Et voir tous ces gens passaient sous son regard caché … Nocturne était gagné de tournis, ceci se rajoutant à sa migraine déjà bien prononcé. Et les regards se faisaient insistants, curieux, déçus … Peut-être avec une pointe de jalousie et de colère. He bien oui mesdames ! La petite jeunette sortit de la cambrousse était dans les bras du Noble Kuchiki, et pas elles ! Il y avait de quoi voir rouge ! Et la …. C’est le drame … Riruka venait d’être parasitée par le film qu’elle venait de se faire : «  Ces femmes sont jalouses, et elles vont m’envier ! Alors, elles vont se rapprocher de ma famille pour me connaitre, pour que je devienne leur amie ! Et quand elles connaitront mes gouts, elle pourrait empoissonner ma nourriture ! Pudding à l’arsenic, chocolats au cyanure, kenpeitos au ricine …. Ainsi, je mourrai dans l’atroce souffrance et elles consolaient le Capitaine qui sera triste de ma mort … »  Euhh … Ouais, avec tout cela, la jeune femme se retrouvait dégouter des sucreries et autres chocolats, elle allait réfléchir à deux fois avant de manger les produits qu’on lui offrait au préparaient. Oui bon, les serviteurs des Riruka ne voudraient jamais atteindre à sa vie mais bon, ces femmes si !! Et son film le prouvait !

Le temps de sa bêtise, Byakuya venait d’arriver sous la passerelle de sa demeure alors qu’un domestique ouvrit le Shoji sur un petit salon. Très chique bien que très peu meublé. Mais le peu de mobilier qu’on trouvait porté la trace d’un long travail à la main ... Cette table basse devait valoir son pesant d’or. Mais bref, elle ne jouait pas l’huissière qui venait estimer les meubles à saisir. Le Noble Kuchiki déposa son précieux « paquet » sur les nombreux coussins alors qu’il restait à proximité. La Rikiki-Riruka se massa un instant les tempes en faisant la grimace alors que Byakuya l’interrogea, devait-il faire mander un médecin. Un médecin ? Par les Kamis, non, elle était juste fatiguée, pas de quoi rameuter tous ses médecins de famille. De sa main libre, la jeune femme attrapa le bras du jeune homme, recherchant une certaine stabilité, au lieu de s'agripper à la table, elle le saisissait lui ... Une sorte de demande silencieuse pour lui dire qu'elle ne souhaitait pas son départ.

Ce ne sera pas nécessaire, j'ai juste besoin d'un peu de repos.

Affirma-t-elle le rose aux joues. Non, elle ne rougissait pas, elle était juste gagné par de la fièvre, légère mais néanmoins présente. Elle tira bien trop sur la corde mais ... Trop têtue pour l'admettre, Nocturne allait rechigner à l'idée d'aller se reposer et dormir, malade ou pas. Imaginez les parents tentaient de mettre leur enfant au lit, sauf qu'il fait des caprices, cherche toujours des excuses pour rester debout, viens même à se rouler par terre pour se faire attendre et faire chier ses parents et bien ... Dans la tête de Nocturne, c'était plus ou moins la même chose ! Si si je vous assure ... Ça fait peur hein ! Bref. La petite rose garda le bras du Capitaine dans sa main, la serrant un peu alors qu'elle leva les yeux vers lui, les joues rouges à cause de la fièvre naissante, et tout bas, elle lui affirma

Kuchiki-sama, je suis désolée, je n'aurai pas du vous avouer cela. Savoir ... Ça doit vous mettre dans une situation délicate et je ne souhaitais pas vous incommoder. Peut-être même souhaiteriez-vous ne jamais en entendre parler. Je ne l'ai pas pris en compte et est été égoïste. Navrée ... Si ma présence vous est maintenant désagréable, je ferai une demande de mutation pour ne plus vous déranger ...

Nocturne pensait lui avoir causé du tort, lui avait causé un préjudice en dévoilant son amour pour lui, lui qui semblait vouloir rester si seul ... Mettre ainsi une Haute Maison dans l'embarras n'était pas digne et honorable pour les autres Clans, encore moins quand celle-ci était sous la coupe du clan "dérangé" ... Elle ferait le nécessaire si le Kuchiki le souhaitait.

Avait-il saisi l’opiniâtreté de la jeune femme pour ne point insister sur le médecin ? Surement  ... Quoiqu’il en soit, la jeune femme refuserait toute aide médicale. Elle n’était pas souffrante ! Juste fatigue, une fatigue assez importante pour lui donner un peu de fièvre … Au moins que … Que ce ne soit un complot des dames de la cour pour la faire disparaitre, l’abattre pour venir consoler le Capitaine !? Pourtant, elle n’avait rien mangée, ni bu venant d’elles, si ce n’est sentir leurs désagréables parfums industriels … Beurk … L’essence de rose qu’elle portait était bien plus doux  et naturel, plus apaisant et harmonieux … Les roses évoquaient tellement de chose : la vie, la douceur, l’amour, le romantisme, et tout cela : On le retrouvait dans le caractère de Nocturne, mais aussi dans son comportement. Mais bref ! Sa migraine et sa fièvre étaient dus à ces femmes  et leur odeur artificielles ! Oh les ….. Gourgandines de bas étages ! Mais la jeune Riruka ne disait rien sur cela, sur ses accusations et autres soupçons, car bien qu’elle se plaisait à le croire, elle savait que ses spéculations étaient bêtes et fausses. Oh ? Le Noble se défit de la mince prise de sa subordonnée pour se rendre auprès de son personnel, demandant des choses. Cependant, la petite rose était bien trop distraite pour tendre l’oreille aux diverses demandes du Capitaine Kuchiki. Peu de temps après, une domestique apparu avec une bassine pleine d’eau, un petit gant de toilette, ainsi qu’un verre d’eau. La femme abandonna tout cela dans le petit salon et prit congé. Tiens ? Le ténébreux jeune homme prenait en main les « soins » de Nocturne pour que la servante parte ?!

Byakuya apporta le verre d’eau à la petite rose, verre qu’elle prit délicatement pour venir le boire lentement … Un simple verre d’eau était un bienfait pour elle mais pas suffisamment pour calmer sa migraine et faire baisser la chaleur de sa peau. Venant à tremper le linge dans la bassine d’eau, le Noble s’essora rapidement avant de venir l’appliquer sur le front de Riruka. Cette dernière loucha un instant sur sa main pour voir ce qu’il faisait. He bien oui … Il s’occupait bel et bien d’elle, comme par  deux fois déjà dans le passé. Se sentait-il responsable de sa personne, de sa santé pour agir de la sorte ? Non pas que cela dérangeait notre petite rose, mais elle était toujours surprise de le voir agir de la sorte, avoir de telle attention avec elle …. Mais, on pouvait aussi se dire qu’il le faisait car ici, elle était son invitée … De même pour les autres fois, il l’avait fait car elle était sa subordonnée. Mais est-ce vraiment cela ? A la Roku Ban tai, il aurait pu l’abandonné aux mains de la Quatrième, mais il ne l’avait pas fait. Ici, il aurait pu lui imposer le médecin et s’en aller, mais il était resté pour faire cela lui-même …. Alors quoi ? De la sympathie ? De l’attachement ? Peut-être plus ? Non, Nocturne se faisait bien audacieuse pour espérer de tels sentiments à son égard. Elle taisait donc ses pensées, laissant au Noble le luxe de dévoiler cela, quand toutefois il jugera le moment opportun, et bien sûr : Quand l’envie se ferait sentir.

La demoiselle leva alors le bras pour saisir la serviette, la tenant contre son front pour pouvoir laisser le Capitaine libre de ses mouvements, ce dernier se redressa alors qu’il lui disait qu’elle était l’un de ses meilleurs éléments avec Renji, qu’il serait regrettable de se séparer d’elle et qu’il ne le ferait jamais aussi aisément. A cela, Nocturne se mit à sourire, n’ajoutant rien … Doucement, elle se rendait compte d’une chose, qu’elle avait ce besoin d’être rassurée sur elle-même, sur ses capacités en tant que Shinigami, de sa valeur en tant que femme, de sa différence en tant que Noble. Et le Capitaine prenait souvent ce rôle : Celui de chasser tout doute, qu’importe sa nature. Et comme pour signer la fin de cet échange, le noble affirma qu’il allait faire mander Katsumoto. Nocturne fit un signe de tête, comme lui donnant l’autorisation de faire cela, le laissait partir alors que shoji se refermait derrière lui. Maintenant seule, la jeune femme soupira alors qu’elle s’éventa un instant avec sa main. Punaise, qui avait mis le chauffage aussi fort ?! On voulait sa mort ou quoi ?! La jeune femme retira le linge humide de son front pour le tremper de nouveau dans l’eau fraiche et se la remettre sur sa caboche. Puis elle se laissa aller en arrière pour s’allonger dans les coussins, observant le plafond. Avec cela, son entrainement allait encore être repoussé ! Crotte alors ! Elle n’était pas d’accord avec ça ! Le Capitaine et Renji s’entrainaient durement, elle ne pouvait se permettre d’attendre sagement que le temps passe !

Nocturne ferma alors les yeux, ne pensant pas qu’elle finirait par s’endormir … De l’autre côté, dans l’assemblée. Katsumoto ne s’était pas précipité par savoir ce qui se passait, il n’était pas fan des ragots et autres rumeurs. Ainsi il ne savait rien de tout cela, si ce n’est qu’il pouvait entendre des : «  Vous avez vu, c’est sa fille avec Kuchiki-sama ! Quel audace que de se faire porter ainsi, y’en a qui ont peurs de rien. » Tiens ? La fille de qui ? Il tendait alors l’oreille pour avoir des informations, cela ne lui plaisait pas. C’est alors qu’il vit le Capitaine Kuchiki apparaitre un peu plus loin. Et Nocturne ?.... Nulle part. Crotte alors ! N’était-elle pas restée avec lui depuis le début ? il fallait dire qu’il n’avait pas chercher à savoir ce qu’ils avaient fait ni même pourquoi, il faisait confiance à sa fille et savait le Noble Kuchiki très correct et respectueux. Ainsi … Il ne s’était pas inquiété, mais la … Il commençait à l’être …

T'es passé ou encore ?... Tch, une petite blonde aux yeux dorés ça se perd pas comme ça ...

Fit-il en regardant un peu partout pour voir des cheveux d'ors ...

Maintenant entre les bras de Morphée, Nocturne ne se rendait compte de rien, pas même qu’un servant de la Maison Kuchiki venait d’entrer dans le petit salon pour la transporter. Aussi légère que soit la San Seki du Grand Maitre Byakuya, une femme n’avait pas la force nécessaire pour la soulever, tout en prenant en compte également le poids de son imposant furisode. Le servant prit donc grand soin de la transporter, sans la réveiller, prenant garde de ne pas abimer, ni même froisser son luxueux kimono. He bien oui, si le domestique venait à l’abimer, il serait de son devoir que de dédommager le Clan Riruka, et …. Autant dire que ce furisode était inestimable. Donc il avait tout intérêt à faire attention. Ainsi, la petite blondinette fut transportée dans les quartiers privés, tout proche de ceux que Maitre du domaine, des quartiers au grand confort, une chambre spacieuse, peu meublée au futon aussi douillé et chaud qu’un nuage …. Pour laisser passer l’air frais, le shoji de la chambre était entrouvert sur le jardin privé, ce dernier doucement éclairés par quelques lanternes. Décidemment … Cette demeure cachait bien des trésors et tout porter à la plénitude. Et encore … Nocturne ne connaissait pas l’existence de  cette immense bibliothèque que l’on trouvait en dehors des archives …. Un bout de Paradis pour elle. Quand la demoiselle fut déposée dans le futon, le domestique quitta la pièce pour laisser deux servantes prendre sa place, l’une déposa le thé, tandis que la seconde s’attarda à retirer tous les ornements des cheveux d’or de Dame Riruka. Il serait inconfortable pour elle de sommeiller ainsi, de plus, dans ses mouvements, elle pouvait abimés ces bijoux. Ainsi, on retira le peigne de fleur de cerisiers, les baguettes de nacres ainsi que la rose. Tout cela fut déposé sur la table, à côté du thé.

Puis, plus délicat, lui retira son kimono …. Et tout cela, sans la réveiller. Mais Nocturne était loin de sortir de son sommeil ! Elle rêvait même ! Et je vois la question venir, ainsi je vous réponds : Non, elle ne rêvait pas de mousse-rose. Pas cette fois en tout cas. Dans ce rêve, la jeune femme était dans la nature, une voute de cerisiers se tenait au-dessus de sa tête … Et quand le vent soufflait, des pétales venaient à se décrocher de leur fleur pour virevolter joliment dans les airs, se déposant avec légèreté dans les cheveux blonds de Riruka. Devant la jeune femme se tenait un petit lac, ou peut être un onsen …. Elle ne pouvait juger de la température de l’eau. Mais le plus marquant n’était ni le décor, sur l’onsen, rien. Juste … Sa tenue. Le corps de la jeune femme était servi d’une armure d’argent aux éclats de roses. Une superbe armure en vérité ! Le plastron époussetait avec grâce les formes de son corps alors que des motifs étaient gravés dans l’acier, quatre lianes dépourvus de ronces longeaient ses cotes pour venir se ressembler joliment contre son sternum, formant une magnifique rose. Ses bras étaient recouverts de brassards de la même teinte, aux motifs rouges, des lianes de rosiers qui parcouraient ses avant-bras. Le col de son armure était de la fourrure blanche non sans rappeler la couleur argentée de son armure. Son bassin lui n’était pas caché par l’acier, mais par des tissus volants marron. Le tissu se terminait par la coupe d’une rose, du moins la moitié d’une rose alors que ses jambes étaient cachaient sous des cuissards argentés. Une magnifique armure … «  Queen of the roses » lui souffla une voix. Hein ? Dans le onsen apparu deux personnes, deux hommes. Tous les deux blonds, l’un avec les cheveux hirsutes, l’autre lisse. Ils se ressemblaient comme deux gouttes d’eaux, une tiare sur la tête. Solaris et Raziel. «  Tu es la Reine des roses. Cela te plait-il Nocty-chérie ? » Reine des roses …. S’ils étaient les princes, Riruka acceptait volontiers le rôle de Reine. Et cela la faisait sourire. Cette armure était vraiment sublime, elle aurait vraiment aimé à revêtir …

… Alors qu’hors du monde des rêves, la jeune femme se retrouvait dépourvue de son précieux kimono. Ce dernier avait été déposé sur un présentoir destiné aux kimonos. On ne lui avait laissé que sous yukata rouge … Pour laisser un peu de décence et de pudeur. Ceci fait, les servantes s’en allaient.

Du côté de la réception, Katsumoto s’attardait à chercher Nocturne du regard mais … Personne ! Pas même un chat, enfin tant mieux sinon la jeune femme aurait pris peur … Petit-a-petit la masse de Noble commençait à se disperser, certains rentraient déjà chez eux. Par cela, la foule se fit moins épaisse et il était aisé de regarder à travers ce nuage sombre, mais non. Malgré cela, nul trace de sa fille. Cependant, le Noble s’avançait vers lui et lui adressa un signe de la tête. Il s’excusa de le déranger et termina par lui avouer que Nocturne avait été prise d’une soudaine fièvre, mais celle-ci restait légère, fort heureusement. Il ajouta qu’il l’avait invité à se reposer en sa demande. Soulagé, le Blondinet se mit à soupirer en posant une main sur son cœur.

Je vais me faire des cheveux blancs avant l'âge avec elle ... J'vous jure, toujours à se faire du sang d'encre pour elle ...

Avoua-t-il, plutôt soulagé pour le coup ! Aussi, le Chef de Clan suivit le Kuchiki sans trop broncher, il voulait voir sa fille, voir quel était le souci, la source de son mal actuel, s’assurer de son bien-être et de sa bonne santé. Tel était le rôle d’un père. Katsumoto fut abandonné aux mains d’un serviteur alors que le Noble disait avoir des obligations de quelques minutes. Le Blondinet la salua d’un signe de tête, comprenant qu’il devait aller saluer ses convives. Ainsi, il suivait le domestique dans la demeure des Kuchiki. Jamais il n’avait mis les pieds dans pareil demeure, par les Kami que s’étaient grands ! Un vrai dédale. Jusqu’à que le serviteur ne lui ouvre un shoji, donnant sur une chambre, celle ou reposait sa fille. Le père Riruka entra, prit le thé qui était posé à cotes des bijoux de sa fille et partit à ses côtés, voyant quel était son état. Il resta à son chevet, quinze peut être vingt minutes étaient passés depuis le départ du Kuchiki. Et le voila de retour, tirant la porte coulissante en papier. Katsumoto se redressa alors pour se tourner vers lui. « Je ne sais point comment vous remercier pour votre hospitalité … Mais puis-je formuler une dernière ultime ? Nocturne n’est pas en état de se déplacer, il semblerait que sa fièvre ne baisse pas. Peut-elle passer la nuit en votre demeure ? Je reviendrais la chercher demain tôt dans la matinée pour ne point vous déranger d’avantage. »