«  En effet, je ne vous connais pas. Peut-être pas aussi bien qu’Abarai Renji semble vous connaitre … »  Ouh la belle gifle accompagnée d’un pincement au cœur. Mais … Cela était pur réalité pourtant. Ils ne se connaissent pas. Qui connaissait vraiment Byakuya ? Pas grand monde, si ce n’est Ukitake-sama … Quant à Nocturne, elle n’était pas difficile à comprendre, ni à connaitre. Elle était une femme très expansive et enjouée, il n’était pas dur de faire ami-ami avec elle, de la faire rire ou de subir ses âneries, Renji en avait fait l’expérience. En très peu de temps, ils étaient devenus très proches. Etait-ce là un reproche de la part du Noble ? Une jalousie déguisée sous cette réplique singulière ?  Peut-être était-il dérangé par cette complicité, alors qu’au final, lui ne la connaissait pas vraiment … Nocturne l’aidait, le soutenait, lui tendait la main … Ils s’étaient même embrassés. Mais la fatalité était là. Et face à cela, la jeune femme abaissa le regard, ne fixant plus ce cadre immonde. Elle se remettait en question, avait du mal à … A comprendre, à savoir quoi dire, quoi faire … Elle ne savait même plus comment se comporter … La Blondinette voulait que Byakuya la voyait comme Renji le faisait, mais, elle avait du mal à se montrer vraiment elle-même à ses côtés. Il était moins réceptif à la bêtise et à l’espièglerie, oui elle ignorait encore son côté sale gosse qu’il cachait à merveille … Cependant, elle soupçonnait quand même une touche de taquinerie. Il ne pouvait pas être que … Qu’impassible, il ne pouvait pas ne rien ressentir. Non le Kuchiki n’était pas sans cœur, car elle avait su le toucher, légèrement … N’avait-il pas avoué qu’il ne voulait pas souffrir de la voir disparaitre à son tour ?

Et la suite s’enchaina, Nocturne gardait le silence, un peu perdue dans sa réflexion, dans ses songes et ses questions toujours plus nombreuses à chaque minute qui défilait. Une bonne chose : Le Roku Ban Tai Taicho disait ne pas penser pareil chose d’elle, néanmoins il venait à se demander ce qu’elle pourrait lui demander et redouter cela : Qu’elle souhaite s’accaparer toute son attention, ne pas laisser de place à son passé. Tch … Repasses ton tour Byakuya, tu t’enfonces … Car oui, encore une fois, il prouvait qu’il ne la connaissait pas. Mais le mal était déjà fait et s’en défaire ne serait pas aisé, surtout que le Capitaine s’enlisait un petit peu plus à chaque mots, à chaque phrase. «  Je me demande comment vous réagiriez à ma place … Ne pas avoir la craint de trahir une mémoire … ». Riruka n’avait pas connu la perte d’un être cher … Ses parents étaient toujours présents avec elle, elle n’avait jamais connu d’amour avant cela, quant à ses amis, aussi peu nombreux soient-ils, se portait à merveille. Elle ne pouvait comprendre cela, cependant, elle savait se mettre à la place des autres, se mettre en le même état d’esprit qu’eux. Par cela, la jeune rose pouvait même se mettre à pleurer pour une histoire, une douleur qui n’était pas la sienne … Trop émotive, trop empathique … Cela finirait par la perdre un de ces jours. Mais ce qu’elle ferait à sa place ? Nocturne avait bien une idée … Elle se dirait que les personnes qui nous aiment et qui ne sont plus là ne voudraient pas nous voir triste et malheureux, à se perdre dans cette solitude, dans cette tristesse apportée par la mort.

Je pense que les défunts seraient déçus de voir que vous vivez dans le passé, que vous regardez sans cesse en arrière alors que vous avez encore toute la vie devant vous, qu'un avenir nouveau se présente à vous ... Je doute qu'ils seraient ravis de vous voir si seul, à regretter leur départ, leur cœur se sont arrêtés mais le votre bat toujours ...

Fit-elle enfin dans un murmure. Mais elle ajouta «  Que diraient-ils à constater que vous vous êtes perdu à leur départ ? Que vous vous êtes égaré … Que vous ne méritez pas cela … Voila que je ferai à votre place ... Je m'interrogerai sur ce qu'ils attendent de moi, sur ce qui est le mieux pour moi-même et la sauvegarde dans ma mémoire » Nocturne ne citait personne en particulier, ni les parents disparus, ni cette femme … Elle lui laissait le luxe d’interpréter cela, de se poser la question sur le : Que penseraient-ils à me voir ainsi ? La demoiselle ne pouvait en dire d’avantage, elle ne pouvait se le permettre car elle ne connaissait pas l’entourage de Byakuya … Mais par cela, elle apportait sa pierre à sa « reconstruction ». Du moins, elle le pensait … Le regard de la Blondinette se perdait un peu dans le décor, observant maintenant ses jambes nues, écorchées de toute part, les vestiges d’un Bankai funeste … Alors qu’elle entendait des excuses se formuler. Il disait s’être fourvoyé en écoutant sa criante et non son cœur. Il jugea important de déclarer  qu’il ne jouait pas avec son cœur. Encore heureux … Un soupir silencieux passa les lèvres de la San Seki alors que le Capitaine s’éloignait déjà pour partir vers la porte, annonçant qu’il était temps de partir. L’Héritière Riruka sauta du lit pour retrouver le sol, elle l’observait partir vers la porte alors qu’il posa la main sur la poignée. A ce moment, la jeune femme arriva dans son dos, elle passa ses deux bras contre ses flancs, posant les mains contre son buste, son front se déposa dans le creux de son dos alors qu’elle se pressa un peu contre lui, elle l’enlaçait … Encore une fois oui. Elle sentait ce … Ce besoin. Nocturne ne le faisait pas pour elle, mais pour lui …

Kuchiki-sama, ne craignez pas pour ma vie ... Je suis plus forte que la maladie et que la mort ... Elle n'est pas encore prête à m'emporter et je sabote ses plans depuis mes premiers pas ... Je ne partirai pas ..

Nocturne ne se doutait pas de l’impact de ses mots. Elle disait surtout ce qu’elle pensait, comme toujours. Elle le forçait quelque part à voir la vérité, elle osait lui dire ce que personne n’osait faire. Mais la était le caractère de la jeune femme : Ne pas cacher ses pensées et parler avec sincérité et honnêteté. Une franchise parfois très gênante, car il était très dur d’entendre certaines choses … Cependant, son élocution et ses termes pouvaient adoucir le trait de la vérité … Le déguiser pour le rendre plus tendre, chez certains, cela marchait parfaitement bien, chez d’autres non. Byakuya était un lettré, il connaissait l’art du langage, ce genre de pratique ne fonctionnait nullement sur lui. Mais … Riruka l’appliquait tout de même, par simple principe de dire les choses de facile plus douce ! C’est vrai, il était bien agréable d’entendre «  Tu es peu doué au Kido » ou alors « Tu as des lacunes en Kido » que d’entendre «  T’es complètement nul ». Mais … Au final, le sens était le même. La jeune femme avait appliquée cela dans sa réplique, quand elle parlait des défunts. Cela ne devait pas être agréable à entendre, mais elle cherchait surtout à le faire réagir, à lui faire comprendre qu’il se trompait de chemin, qu’il n’avait pas pris la bonne route … Et quoi d’autres qu’un exemple fort pour créer une réaction, une remise en question ? Elle avait cru comprendre que ce sujet était délicat … Et elle avait « joué » au culot pour cela. Encore une fois … La demoiselle prenait des risques, elle marchait souvent au : «  Ça passe ou ça casse ». Jusque-là, les choses avaient toujours passées … Espérons que cela dure.

Et cela passa … Bizarrement, beaucoup mieux quand elle le prit dans ses bras … Cette étreinte était-elle salvatrice pour lui ? Elle lui offrait non pas car elle en avait le besoin, mais elle sentait que le Capitaine en manquait … Depuis cinquante longues années, cet homme n’avait reçu aucune affection. Et Nocturne se tuait à lui offrir cela. Bien sûr qu’elle était contente de pouvoir l’enlacer, qu’elle en avait l’envie, que cela lui faisait du bien, mais des deux, il en avait le plus besoin. Nocturne avait sa famille, ses amis pour venir lui apporter de l’affection et du soutien. Mais Byakuya qu’avait-il ? Des relations professionnelles … Ou familial avec des Vieux qui ne demandaient qu’à ce qu’il enfante un héritier. Pas sympa … Et depuis quelques semaines, voire mois, il se retrouvait en compagnie d’une petite demoiselle sans scrupule qui n’hésitait pas à lui sauter au coup pour l’enlacer. Il y  avait de quoi être perdu, chamboulé, surtout qu’il tenait à sa tranquillité et … Nocturne n’était en rien quelqu’un de tranquille. Enfin … Elle était très active !! Elle courrait partout, mettait du cœur à l’ouvrage ! Elle criait quand elle avait envie de crier, pleurait quand elle avait envie de pleurer … Elle avait ses élans de joie, comme ses instants de colère …  Riruka était vivante ! Douce mais piquante, elle avait son caractère et ses besoins, elle … Elle voulait aussi apporter son aide à qui en avait besoin et concrètement : Byakuya en avait besoin, la San Seki le ressentait ainsi … Peut-être se trompait-elle au final ? Mais elle n’avait pas cette impression, surtout que … Le Noble ne l’avait jamais repoussée quand elle venait à l’étreindre …

Et encore une fois, il ne se détachait pas d’elle, le Roku Ban Tai Taicho restait entre ses petits bras, laissant son visage se reposer contre lui alors que ses bras ceinturaient son torse sans daigner le lâcher, l’abandonner …  Il fallait aussi savoir qu’elle était une véritable teigne têtue et peu docile … Que de défauts dis donc … Tant pis ! Et un soupir se fit entendre, suivit de «  Vous êtes des plus tenaces c’est ce pas ?... Mais vous avez raison, tant que je vivrai, il ne serait pas totalement disparus … » Et une bataille de remportée ! Dans tout cela, espérons qu’il est compris qu’elle ne lui ferait jamais ce genre de demande et que … Quand bien même elle souhaitait toute son attention et son amour, elle n’était pas prête à lui demander d’oublier son passé, non jamais elle ne pourrait formuler pareil requête, cela était juste trop cruel. Ainsi … Le Noble n’avait pas à s’inquiéter pour sa mémoire … Un petit sourire apparu sur son visage …

Vous voyez ... Alors n'ayez pas peur de l'avenir ...

Déclara-t-elle dans un murmure alors qu'elle se détacha enfin de lui, elle passa ses bras contre ses flancs pour venir les retirer et passa à coté de lui. Et la ... C'est le drame. La jeune femme glissa sa main jusqu'à son visage, posant celle-ci sur sa joue droite alors qu'elle se hissa sur la pointe des pieds pour poser un baiser sur sa joue gauche ... Un baiser très court, très bref mais qui était symbole de son soutien, de son envie de l'aider et de l'aimer aussi ... Mais elle ne fit pas plus que cela. Elle ne voulait pas. Ou plutôt, elle souhaitait que cela vienne de lui ... Nocturne le brusquait assez comme cela, pour la suite ... Elle attendrait son initiative. Par cela, elle lui offrait le temps de reflechir, de peser le pour et le contre, peut-être de chercher l'aval de cette femme défunte pour ce renouveau. Qu'en savait-elle ? Riruka souhaitait juste lui donner l'importunité de choisir le moment ou il viendrait à lui dire : Je suis prêt.

Mais pour le moment, il fallait rentrer à la Roku Ban Tai ... Rien que pour se vêtir d'avantage ... Aussi, la demoiselle posa sa main sur celle du Capitaine pour ouvrir la porte de la chambre. « Je rentre me changer … Et je retrouve dans votre bureau pour vos soins finales. Ja nee ! » D'une démarche plutôt lente, elle disparut dans le couloir, lui laissant le luxe de rentrer de son coté. Déjà que des rumeurs venaient à courir sur eux, cela allait être pire en apprenant que le Capitaine avait demandé à être seul avec elle, qu'il l'avait porté pour venir, qu'elle était rentré à moitié nue. Ainsi, en rentrant chacun de leur coté, peut-être cela allait-il atténuer la chose ... Quoiqu'il en soit, en quittant la Yon Ban Tai, Nocturne rassemblait son restant de Reiatsu pour user de deux ou trois Shumpos pour arriver plus vite à la Division, plus précisément devant sa propre chambre. Elle tira le shoji, fit un, deux, trois pas, POUF ... Elle s’écroula dans son futon et ne bougea plus, quel bonheur que de se retrouver dans son lit .... Moelleux ... Chaud .... Confortable .... Sommeil ... Non ce n'était pas le moment, Riruka devait se changer, se saisir de ses sabres et retrouver le Capitaine pour le soigner de ses engourdissements. Mais, elle ne sentait pas encore son reiatsu à la Division, elle pouvait bien rester un peu dans son lit ... Oui, c'était une bonne idée ! Très très bonne même ! Ainsi, la jeune femme resta couchée dans son futon, cinq ... Puis dix minutes. Puis quinze puis, elle ouvrit les yeux et se redressa. Mine de rien, cette micro-sieste lui avait fait un peu de bien. La jeune rose bazarda les lambeaux de son uniforme pour prendre une douche rapide, elle se sécha rapidement pour enfiler un uniforme neuf, se frictionna les cheveux dans une serviette pour venir les coiffer rapidement, sans les attacher, la jeune femme quitta la salle d'eau, prit ses sabres et partit de sa chambre pour rejoindre le bureau du Taicho. Personne ?... En l'attendant, elle s'installa dans le petit canapé .... Puis, le dos douloureux, elle s'allongea ... Puis, elle s’endormit dans son attente. C'était malin ...

...

Nocturne dormait à moitié … Elle n’aimait pas attendre et celle-ci avait été trop longue pour qu’elle daigne rester éveillée plus longtemps. Enfin, rester éveillé après un tel combat … Cela relevait de l’impossible. Le Capitaine avait beaucoup moins puisse dans ses ressources contrairement à elle, nul besoin de s’étonner à le voir aussi frais d’un gardon ! Quoiqu’il en soit, la jeune femme sentait maintenant sa présence dans la pièce, son reiatsu aussi. Cette force dormante se faisait douce et calme, comme le court d’une rivière que rien ne pouvait perturber. Byakuya était un peu ainsi au final … De l’eau que l’on ne pouvait saisir, que l’on ne pouvait toucher, ni battre … Enfin, ses eaux se faisaient un peu plus troubles et tourmentées depuis l’approche du petit Soleil. Ses rayons puissants venaient réchauffer la surface lisse et froide  de cette rivière, elle traversait sa voile fluide pour venir se perdre dans les profonds de cette rivière jusqu’à ce que la lumière ne soit plus. Cela … On le retrouvait chez nos deux Shinigamis … Et dans ce demi-sommeil, la petite rose entendait les bruits de pas de son Capitaine, il passait à côté d’elle pour venir s’éloigner et s’asseoir à son bureau. Mais à ses bruits, elle ne réagissait pas, son corps restait inerte … Sa respiration calme … Sa poitrine levait doucement sous un souffle régulier et apaisé, son visage se retrouvait dissimuler sous une mèche dorée … Et voilà un instant rare et précieux … Nocturne était calme. Vraiment un méfait des plus rares car jamais elle n’était calme, jamais elle n’était silencieuse … Le Capitaine devait saisir cet instant de paix avant de l’Ouragan-Nocturne ne se lève pour … Pour redevenir elle-même : Une femme très active et enjouée, quand bien même elle portait encore les marques d’une fatigue des plus prononcée. S’entrainer avec le Taicho n’était pas une sinécure … Mais la Blondinette n’était pas naïve et elle s’attendait à cela. Elle avait droit à un traitement similaire avec Kyoraku-sama, mais …. Ses méthodes étaient un peu moins brusque ceci dit. Chacun ses méthodes après tout !

Mais bref, couchée sur le divan, la jeune femme se recroquevilla un peu, cherchant un peu de chaleur … Combien de temps sa peau allait-elle être marqué par Senbonzakura ? Cela était disgracieux, surtout sur une Noble … Mais la demoiselle n’en voulait nullement à son Capitaine, cela avait été un entrainement et en tant que soldat, les blessures et la mort étaient leurs lots quotidien, mais elle sentait chacune de ses entailles picotaient, se faire désagréable sur sa peau, à leur toucher aussi …. Les brulures de son bras commençaient à peine à s’estomper qu’elle se retrouvait de nouveau couverte de plaie. Mais c’est ce qu’il fallait pour qu’elle se prépare. A quoi ? A aller réclamer son Bankai. La jeune rose allait devoir défier Ce Prince. Le défier et le dominer pour qu’il daigne lui offrir ce pouvoir. Et cela n’allait pas être une mince affaire … Raziel était très fort, beaucoup plus que son jumeau … En sommes, les blessures allaient encore s’accumuler, pendant de nombreuses semaines, mois, années, pour qu’elle vienne à saisir l’essence de cette forme ultime … Nocturne était souvent venu s’interroger sur son Bankai, sur sa forme, sa puissance, ses limites, ses contraintes … Elle songeait surtout aux contraintes. Tout comme Solaris, Raziel devait jouer sur le double tranchant … De la puissance mais beaucoup de danger pour la manieuse et son entourage. Un Shikai dangereux laissait à penser que le Bankai le serait également mais à plus grande échelle. Il serait risqué pour elle de l’utiliser, Nocturne en avait l’intime conviction. Mais s’il venait à être une menace pour sa vie … Le Roku Ban Tai Taicho risquait de lui demander de ne pas l’employer pour sauvegarder sa vie … Peut-être la mettre en garde car son utilisation. Mais il serait bête d’être armée d’une force que l’on ne pouvait user … Mais elle avait le temps de songer à tout cela.

Puis vint l’instant où elle se redressa, jugeant sa force suffisante pour se lever, ou du moins elle avait enfin rassemblée toute son courage dans cet élan pour se mettre sur ses jambes. Le regard tourné vers le Capitaine, elle le vit lutter contre sa paralysie partielle. Il cherchait à se vêtir mais n’arrivait à rien avec ses doigts qu’il ne sentait même plus. Solaris était vraiment vil … Et ce, même quand il n’était pas là. Le coquin … Le voyant peiné à se vêtir, Nocturne se déplaça silencieusement jusqu’à lui et prit ses mains dans ses siennes. «  Laissez …. » murmura-t-elle pour lui signaler qu’elle allait le faire. Aussi, elle attrapa son obi d’une main et le pan de son kosode de l’autre. Elle posa le tissu contre son buste, venant à rabattre le second pan pour l’enfermer dans son vêtement, puis, tout en s’approchant de lui, elle passa le obi autour de ses hanches, de loin, ce geste passait pour une étreinte … Mais non, Riruka cherchait juste à passer le tissu blanc autour de sa personne. Et cela donnait un air de déjà vu …. Car déjà elle l’avait aidé à se vêtir, se collant ainsi à son corps pour pouvoir passer le obi autour de ses hanches … Mais bref, elle fit le nœud à l’avant et reprit de la distance, elle lui avait montré qu’elle lui laissait le temps de se faire à tout cela …. De lui répondre, et elle s’y tenait.

Et votre paralysie maintenant !...

Fit-elle tout en tirant ses sabres de ses fourreaux. Pour pouvoir le soigner, elle devait passer de nouveau en shikai ... Et ses sabres venaient de s'entourer d'un halo rosâtre alors qu'elle prononçait l'incantation de libération ... « Mais pourquoi tu me libères t’es cinglée ?! Range moi tout de suite et va te coucher morveuse !  » S’écria Solaris alors que son ciseau apparut dans la main de la demoiselle. Elle l’ignora un instant alors qu’elle chancela et se rattrapa au bureau. Elle  n’avait plus de reiatsu, ou très peu … Et ouvrir de nouveau la porte de son Shikai était … Une épreuve d’endurance, mais aussi très risqué alors que la fatigue était déjà bien présente dans ses muscles contrairement à son énergie spirituelle qui se faisait plutôt rare. Sa main agrippa le rebord du bureau avec force alors qu’elle prit un instant de pause, le temps que son vertige passa … Une fois son vision stable, la jeune femme attrapa délicatement une pétale de la rose au centre de son ciseau et s’arracha à son cœur … «  Pardon …. » pour ? Pour la trucider l’arracher à sa fleur … Appuyée contre le bureau du Roku Ban Tai Taicho, la jeune femme lui tendit la pétale rouge et délicate du bout des doigts.

Mangez cela ... L'effet devrait se ... Dissiper d'ici une quinzaine de minutes ...

Le geste du Capitaine fut pour le moins surprenant. En effet, au lieu de saisir la pétale de ses doigts, il se pencha en avant pour l’attraper du bout des lèvres. A cela, la jeune femme aurait pu rougir mais en avait-elle selon la force, assez d’énergie pour faire cela ? Probablement que non. Elle pouvait alors sentir le contact des lèvres du Noble contre ses doigts sans qu’elle vienne à le quitter du regard … Un regard qui croisa celui du Taicho une fois la pétale rouge disparu. Et avec celle-ci, le Shikai de Nocturne. Les deux Zampakuto reprirent la forme de sabre pour se retrouver dans leurs fourreaux.  Cela était bien trop pour elle, Riruka sentait déjà son esprit chavirer et son corps bien trop lourd, … Puis elle chancela légèrement jusqu’à finir entre les bras de son Capitaine. Ce dernier s’était redressé pour venir la soutenir d’un bras, mais au final … Il l’invita d’un geste à se glisser contre lui pour se reposer. C’est ainsi que pour la seconde fois, la jeune femme se retrouva appuya sur Byakuya, la tête reposant contre son buste, le visage enfouit contre son uniforme, contre ce haori à la senteur si unique, si représentative de cet homme. Ce parfum semblait même agir comme un remède car la petite demoiselle avait l’impression de se sentir mieux, peut-être était-ce juste l’effet de cette étreinte qui réchauffait doucement son cœur. Dans une sorte de murmure, le Noble Roku Ban Tai Taicho lui soufflait qu’elle en avait déjà trop fait. En effet … Et par cela, il comprenait ce qu’il lui couterait de soigner toute une Division des affres de son sabre. C’était juste impossible, encore plus dans cet état de fatigue avancée. Son corps était épuisé, son reiatsu se faisait maintenant rare et précieux.

Le précieux trésor qu’était la petite rose se retrouva soulever par les bras puissants du jeune homme, elle vint même à se blottit un instant contre lui, enfouissant son visage au creux de sa nuque pour sentir humer sa fragrance puis, il la déposa sur le canapé dans lequel elle s’était passablement endormi. Le Kuchiki vient même à déposer un coussin sous sa tête pour plus de confort. Il était vraiment aux petits soins avec elle … Car elle était sous sa responsabilité en tant que San Seki, que clan vassale ? Parce qu’elle était une femme ? Parce qu’elle était … Elle, la demoiselle qui s’était glissé dans sa chambre à  l’heure du crime pour lui ravir un baiser … La demoiselle était plus tentée par la dernière option, il n’irait jamais se montrer aussi protecteur et prévenant avec les autres, elle en était sure … Doucement, le visage pâle de la petite rose se retrouvait caressé par les cheveux sombre du Capitaine, il se redressa tout en lui intimant de rester ici pour se reposer, lui allait s’occuper des dossiers. Riruka n’avait ni le cœur, ni l’envie, ni la force de résister ou de partir, elle était bien ici … Il était rare de voir la San Seki abdiquer sans lutter. Elle était très têtue et ne faisait pas ce qu’il lui déplaisait, comme se reposer … En temps normal, Nocturne aurait déclarée aller parfaitement bien et qu’elle n’avait pas besoin de dormir, ce qui était faux au final … Elle se mettait plus en « danger » qu’autre chose avec une attitude si … Entêtée. Car la Blondinette ne se ménageait pas vraiment, elle s’entrainait beaucoup avec Renji, Kyoraku-sama, et maintenant le Capitaine, elle enchainait les coups, les pertes de Reiatsu, les missions et les dossiers sans prendre le temps de souffler. Mais il n’était un secret pour personne que l’inactivité la rendait folle ! Elle avait besoin de courir partout, de s’entrainer, de travail de … De bouger concrètement ! Alors rester là, à se reposer et ne rien faire … C’était beaucoup lui demander !... Mais cette fois-ci, la jeune femme se faisait docile … Il fallait bien cela car son corps ne suivait plus le rythme qu’elle lui imposait. Avec tout cela, la demoiselle n’était pas très loin de la crise, mais voilà bien longtemps qu’elle n’avait pas été dans cet état maladif … Mais elle savait que ce dernier n’était jamais bien loin. Donc, elle s’autorisait une pause et … L’Héritière Riruka avait promis à Byakuya  de ne pas pousser plus qu’elle ne le pouvait, qu’elle devrait prendre soin d’elle … Aussi, elle s’y attardait …

Allongée sur le canapé, la jeune femme ne  bougeait plus, elle l’observait juste à travers une mèche de cheveux sur son visage. Quand il commença à s’éloigner, elle tendit la main vers lui pour attraper la sienne.

Kuchiki-sama,  vous restez hein ... S'il vous plait ...

Elle ne voulait pas se retrouver seule à son réveil ... Seule et abandonnée. La était l'une de ses plus grandes peur, être abandonnée ... Par ses amis, sa famille, par lui ... Elle vivait cela dans ses rêves. Elle avait aidé le Noble à chasser ses démons nocturnes mais les siens étaient encore présent, plus vivace que jamais. La petite rose s'attardait à comprendre la source de son trouble pour venir à l’éradiquer pour de bon, ces chose stagnaient et la San Seki n'aimait guère cela ... Quoiqu'il en soit, elle ne mit guère longtemps à retourner chez Morphée. Sa main lâcha doucement celle du Capitaine pour venir retomber par terre, trônant maintenant sur le tatami, mollement ... Ses songes allaient-ils encore se faire sombre ? Nul ne pouvait encore le savoir ...