Hisae regardait le jour décliner, plutôt satisfaite d’elle-même. Sa mission de routine dans le monde des humains c’était bien passé. Les hollows et les âmes avaient été purifiées sans trop de heurt, aussi se reposait-elle un temps. Elle bailla sans vergogne, assise sur un toit, celui de l’hôpital dans lequel elle avait envoyé quelques âmes à la Soul Society, balançant ses jambes au-dessus du vide. Après tout la jeune shinigami n’allait pas tomber bêtement. Puis elle sauta de l’immeuble, marchant dans les airs et dégaina son arme, afin de rentrer au Seireitei.

Du moins c’était ce qu’elle comptait faire avant de sentir soudain plusieurs pressions spirituelles, et pas des petits hollows ça non, qui commençait à se faire ressentir dans tout Karakura. L’ambiance sembla changer, des explosions retentir au loin, de la fumée s’éleva à certains endroits et d’autres reiatsu, ceux de ses camarades, s’élevèrent à leur tour. Pas de doute, la guerre possible contre les arrancars qui alimentait certaines rumeurs était devenue plus que probable. Ils avaient attaqués.

Son cœur se serra en pensant à la petite arrancar aux cheveux verts. En faisait elle partit ? Ou serait-elle une victime collatérale prise entre deux feux ? Hisae secoua la tête : mieux valait ne pas y songer. Encore moins maintenant. Lequel de ses allier devaient elle aider ? Un cero violet éclaira brièvement le crépuscule avant de finir par s’écraser sur un mur, en contrebas, faisant paniquer des humains. Et bien sa direction était toute choisie, un ennemi venait de se désigner tout seul.

Elle descendit d’un shunpo dans la cours de l'hôpital, zanpakutô dehors prête à attaquer l’attaquant de mur. Quand la poussière retomba, elle constata qu’il y avait eu plus de peur que de mal chez les humains, mais le responsable n’était plus là, ou c’était caché dans une des ruelles en dissimulant son reiatsu. Dans sa tête, cela ne faisait aucun doute :

- AMMENES TOI, LACHE !

Surement un arrancar faible et peureux qui n’assumait pas de s’être fait prendre. Non mais ça n’allait pas se passer comme ça ! Et attaquer un tel lieu, quel enfoiré !

Aaah, ça c’était bien, se balader tout seul. Se balader… N’importe quoi ! Bref, attaquer donc, tout seul. Bien sûr cela avait des désavantages comme le fait que Saveiro n’était pas un gros bourrin surpuissant et que potentiellement un shinigami d’en face pouvait l’être mais il voyait aussi les avantages de cette condition :

- Il n’était pas avec Dai. C’est vrai qu’avec le Vert dans les pattes, ça aurait été vachement plus compliqué à gérer et il aurait encore redemander son duel.
- Il pouvait être discret. Se balader tout reiatsu dehors ce n’était guère dans ses méthodes plus subtiles.
- Il pouvait choisir où il visait. Un comparse lui aurait certainement enjoint de tirer dans le tas et faire un concours de celui tuant le plus d’humain en dommages collatéraux.
- Il pouvait choisir qui il attaquait. Par exemple, si un shinigami était plus fort que lui, le Violet n’allait pas foncer dans le tas comme un crétin et préférer se cacher, allant voir ailleurs.
- Et si il rencontrait Anna, il pourrait toujours… faire comme si elle n’était pas là sans qu’un de ses congénères le voit.

Néanmoins un problème se posait quand on était un peu à la limite des différents courants de penser : oh, il voyait bien l’utilité de la chose, frapper en premier, donner un coup aux shinigamis, leur plomber le moral mais… ça allait les mettre en rogne ensuite. Et Saveiro ne connaissait pas leur nombre. Alors le seul truc qu’il pouvait espérer était qu’Aizen – étant shinigami lui-même – savait ce qu’il faisait quand il ordonnait l’attaque. Et derrière cette réflexion stratégique, le Violet se posait une autre question : maintenant qu’ils avaient commis l’irréparable, comment réagirait la shinigami blonde en le voyant de nouveau ? Et si elle se faisait tuer dans un coin de la ville ? Diantre il était aussi inquiet pour Aurelio. Sacrebleu un arrancar inquiet d’attaquer, la honte.

Au fil de ses pas, il atterrit à l’hôpital. Un lieu où des gens se faisaient soigner. Cela ferait certainement diabolique de détruire des infrastructures ici : « je n’ai point un nombre d’ennemis tués élevés, mais j’ai attaqué le centre de soin humain, je suis vicieux ahah. ». Toujours garder une réputation impeccable, c’est important. Saveiro fit le tour du propriétaire vite fait et décida après réflexion de lancer un cero sur un mur du rez de chaussé histoire de faire peur. Peur certes, un mur détruit d’accord, mais si l’arrancar avait été un connard de première catégorie il aurait visé les patients dans les chambres. Les patients… Il y en avait surement proche de la mort qu’il pouvait achever dans les soins palliatifs, après tout ils étaient déjà condamnés, cela abrègera leur souffrance et puis c’est toujours plus classe que d’attendre allongé dans un lit. Bonne idée.

Un reiatsu, shinigami, approchait. Dans le doute Saveiro partit se cacher d’un sonido dans un couloir de rez de chaussé. Si il voulait bien – et devait même pour sa réputation ! – avoir l’air d’un enfoiré aux yeux des siens, il préférait éviter que ce soit devait des shinigami. Sinon il deviendrait une cible à abattre avec joie.

- AMMENES TOI, LACHE !

Super, une hargneuse. Visiblement elle ne savait guère contrôler son reiatsu correctement, il n’était pas dissimulé. Saveiro pouvait aller lui faire clore sa bouche s’il le voulait. Il serait de bon ton de blesser une ennemie s’il ne voulait pas être réprimandé pour inaction, aussi. Finalement, d’un sonido il retourna dehors, à cinq mètre de la jeune shinigami, un sourire fourbe aux lèvres.

- Vous m’avez demandé ?

Alors voilà, Hisae rencontré son deuxième arrancar. L’effet était toujours surprenant tellement celui-là non plus ne ressemblait pas, ne ressemblait plus, aux hollows. En fait, avec les vêtements adéquats, sans masque et sans ce reiatsu les caractérisant, il passerait facilement pour un humain. Les pouvoirs de l’hogyoku était vraiment incroyable. La jeune shinigami avait du mal à juger la puissance de son adversaire pour la simple raison que celui-ci la cachait : à peine avait-il une présence digne d’un hollow de base pour le moment. Et comme ce n’était pas possible qu’il soit si faible, elle se méfiait, elle avait un minimum appris à attaquer avec discernement. Celui-ci sembla ouvrir la bouche pour sortir quelque chose quand une bouteille de whiskey vide fonça sur lui, tout comme une volé de flammes.

L’arrancar se décala d’un bond afin d’éviter tout ceci et Hisae se retourna vers la source de cela.

« Qui t'es toi ?! Petite merde ! Qu'est ce que tu viens foutre dans ma ville ?! Je vais te faire bouffer mes flammes par le cul, fils de chien ! »

Un humain en colère. Hisae tira la gueule en constatant que la présence spirituelle de celui-ci la gênait. Alors ça, ça en fichait un coup dans son orgueil ! Un HUMAIN dépassait son propre niveau ! LES BOULES. Comment pourrait-elle devenir un jour fuku-taicho, taicho voir même dans les siècles à venir so-taicho si un humain lui mettait littéralement la pression ! Du grand n’importe quoi. Les vivants ne pouvaient pas rester à leur place pour une fois ?!

- Hey, dégages, tu risques de t’faire blesser mec !

Et surtout combattre dans ses conditions… Ça n’allait pas être facile ! Ca l’arrangerait vraiment si il pouvait s’en aller.

- Voyons, je ne tiens pas du canidé, malotru. Si vous tenez tant à me battre, venez me chercher.

Sur ses mots, Hisae vit l’arrancar retourner dans l’hôpital. Le sale con ! La shinigami s’élança à sa poursuite sans réfléchir.

Saveiro réfléchissait à la meilleure méthode de se débarrasser de la shinigami rapidement, et cela était surement réciproque. La hargneuse semblait calculer ses chances et quand à lui, ne voyant pas d’autres hommes en kimono noirs venir, il allait plutôt commencer par sa spécialité : une joute verbale. Le Violet allait sortir une phrase sarcastique sur les shinigami pleutres quand un objet lui fut lancé à la figure, tout comme… du feu. Du moins était-ce l’idée aussi recula t’il en arrière d’un bond. Il sentit le reiatsu avant d’en voir la source, aussi le fait que ce soit un humain détenteur d’une telle présence le surpris quelque peu. Depuis quand certains humains avaient t’ils évolués de la sorte ?

« Qui t'es toi ?! Petite merde ! Qu'est ce que tu viens foutre dans ma ville ?! Je vais te faire bouffer mes flammes par le cul, fils de chien ! »

Pas mentalement visiblement. Saveiro s’offusqua, décrochant son trident :

- Voyons, je ne tiens pas du canidé, malotru. Si vous tenez tant à me battre, venez me chercher.

Puis d’un sonido il retourna à l’intérieur. Dire qu’il allait presque être sympathique, mais l’utilisateur de feu l’obligeait à prendre des mesures digne d’un être perfide. Le mécréant ne pourrait s’en prendre qu’à lui-même : s’il n’était pas intervenu, le Violet aurait amoché la shinigami en extérieur. Deux contre un, il se savait en posture un peu plus délicate, mais pas ingérable. Une fois dans un couloir empli d’humains paniqués évacuant les lieux suite à sa destruction, il passa en resurecion, ne pouvant guère plus camoufler sa puissance sous cette forme mais il bénéficierait ainsi de tous ses avantages sous la main.

Son apparence avait légèrement changé, des écailles recouvraient ses bras et ses canines s’étaient affinés tels les crochets d’un serpent, tout comme ses pupilles. Le but n’était plus de se cacher, et pas de faire peur. Rien de tout cela non : Saveiro les attendait sans bouger de son couloir. Comme prévue, la hargneuse arrivait. Selon ses estimations le hargneux ferait de même, trop fougueux pour faire demi-tour. Son sourire mesquin s’étira à la pensée que seul le malotru était visible de ses pairs, ainsi les humains lui mettraient toutes les destructions sur le dos, et il révèlerait ses pouvoirs à un grand nombre de personne. Les shinigami, trop occupés à se battre de leur côté ne pourrait sans doute pas s’occuper de tous les témoins, à moins qu’il les sous-estime. L’arrancar curieux c’était demandé à plusieurs reprise ce qu’il adviendrait si des humains à pouvoir était révélé à la face des vivants. Et il espérait bien être là pour le voir. En attendant… Il fallait s’occuper de leur cas.

Quand Hisae arriva après avoir poursuivi l’arrancar elle ne fut pas déçue : celui-ci avait changé d’apparence et dévoilait sa véritable puissance, la clouant à genoux. Pourtant il n’avait pas de marque spécial pouvant signaler un haut grade, à moins qu’il soit dissimulé quelque pars ou que les arrancar n’en ai pas. K’so. Et son devoir de protéger les humains ? Comment allait-elle si prendre si ses membres refusaient de passer outre la pression spirituelle dégager par le hollow… serpent ? Les autres shinigami se moqueraient surement… Elle ne pouvait pas décevoir le Seireitei, ni laisser les humains mourir. D’ailleurs, ou était le flamboyant ? Peut-être avait-il suivi ses conseils ? Elle en doutait mais bon… Entre ses dents elle grogna :

- Murasaki no Shizko.

Il fallait qu’elle active son Shikai. Se forçant à rester calme et déterminée, Hisae utilisa une de ses techniques :

- Renkei.

Ainsi, elle serait attirée vers l’ennemi. Cela compenserait un peu la pression spirituelle restreignant ses mouvements. Elle n’aurait droit qu’à une seule attaque, pour le prendre par surprise pendant que celui-ci réfléchissait à on ne savait trop quoi. D’un bond, la shinigami s’élança courageusement, aider par sa technique, sur l’ennemi mais celui-ci para d’un bras. Elle ne traversait pas…sa peau. Ses yeux s’écarquillèrent en comprenant cela et qu’elle était en mauvaise position. A sa grande surprise, l’arrancar ne fit que la repousser violemment d’où elle venait, elle se rattrapa tant bien que mal.

L’humain venait d’arriver dans l’entrefaite – avec sa pression spirituelle démesurée pour un vivant, l’empêchant d’intervenir. Elle voulu ouvrir la bouche quand elle le vit charger une attaque de flamme pour lui dire de ne pas faire ça, mais trop tard. Quel abruti, cela terrifia d’autant plus les humains.

L’arrancar, d’un sonido esquiva à nouveau – visiblement sa spécialité – dit quelque chose en sa langue d’invocation et un léger brouillard envahi la zone avant de se dissiper rapidement. Etrangement, elle ne sentait aucune douleur… Bizarre pour une attaque… Par contre, elle se sentait énerver… contre cet humain débile qui allait bientôt mettre le feu à tout le bâtiment :

- HEY TOI T’EST CON, ARRETES DE TOUT CRAMER !

Stupide vivant, il fallait lui donner une bonne leçon !

Son hypothèse était mauvaise ? L’humain ne venait pas ? Ou il faisait un tour. En attendant la shinigami avait décidé de grommeler dans son coin. Un shikai ? Saveiro fit mine de ne rien voir, plutôt confiant : vue comment la jeune femme avait du mal à bouger, il était bien plus fort qu’elle. Il ne craignait rien. Histoire de craner, il para simplement avec son bras et se délecta de la surprise contenue chez la shinigami. Alors, on ne passe pas le hierro ? Un sourire mesquin se dessina sur ses lèvres et il la renvoya plus loin. Il aurait pu la tuer à la place mais elle n’était pas un danger, il voulait s’amuser un peu.

L’humain revint peu après lui remettre des flammes. Là, hors question de craner sous peine de cramer, en effet, son reiatsu suggérait que si Saveiro se faisait toucher, ça passerait le hierro allègrement et il se ferait gravement blesser. Heureusement, sa spécialité était le sonido, lui permettant d’esquiver sans trop de difficulté pour le moment, il fit un autre bond en arrière, sentant tout de même la chaleur des flammes. Sait-on jamais, il se méfiait du vivant, celui-ci avait surement des ressources. Qu’importe, il aurait tout le loisir d’observer. Le couloir ne faisant évidemment pas 10 mètres de largeur – ce n’était pas Las Noches – le Violet pensa que le moment était venu pour lui de rendre les attaques. D’un mouvement – un poil théâtral – circulaire de son trident il envoya un léger brouillard durant 3 secondes s’étaler le long du couloir, happant au passage quelques humains en évacuation :

- Disensiones.

Ses supérieurs voulaient du chaos ? Et bien ils allaient être servit ! Les humains pris dans le périmètre commencèrent soudain de s’engueuler, voir même de se battre, à coup de béquilles, se roulait sur les pieds en chaises roulantes, et des infirmières se crêpaient le chignon, se giflaient voir même se tiraient les cheveux. En trois secondes cela avait suffi pour qu’une frénésie destructrice s’empare des vivants du coin et les fasses oublier l’évacuation, sous les yeux amusés de Saveiro. Même la shinigami y était sensible – normal puisqu’elle était bien plus faible – et commencait de vouloir chercher des noises à l’humain. Cela allait il marcher sur le roux aussi ?

Ah le chaos, c’était bien, Saveiro était plutôt fier de lui à ce moment-là. Il ressemblait vraiment à un méchant, comme on attendait qu’il soit, marchant tranquillement parmi les vivants sans se faire voir alors que le bâtiment prenait feu et que les gens sombraient dans la furie frénétique. L’arrancar s’autorisa même de balancer un cero à la shinigami qui n’était absolument pas utile en fait, ce qui l’envoya voler. Il comptait l’utiliser pour attaquer l’humain mais visiblement, la hargneuse ne supportait pas la pression spirituel du vivant. Ce qui franchement, était inquiétant. Depuis quand les humains surpassaient allégrement les shinigami ? Le monde ne tournait pas rond !

« Ho ! Tête d'Amphibien ! Et si tu venait plutôt te battre comme un homme, au lieu de te cacher dans ton brouillard, hein ? Alors c'est sa les Arrancar ? Des mauviettes ?! On comprend mieux pourquoi vous venez faire chier à Karakura, sa vous donne l'impression d'être plus important, p'tête ! »

De quoi ? L’autre devait réviser son répertoire animalier. S’appuyant nonchalamment sur son trident – non sans rester méfiant – Saveiro lui répondit, narquois, le corrigeant :

- Reptile. Tête de reptile à la limite. Quand à notre présence… Elle ne concerne pas les vivants.

Puis sérieusement, le Violet n’en savait rien. On avait dit d’attaquer, faire des dégâts et voilà. Une chose était sûr, ce n’était pas les vivants qui était visé, mais c’était plus pour secouer les shinigami. Du coup, il n’y avait pas grand-chose à en dire. Sérieusement, ça sentait le cramer. Un bruit soudain attira son attention, un bébé pleurait… non pas un, plusieurs. Evidemment, c’était un hôpital, il y avait donc une nurserie ! Et ils allaient bruler si les humains n’intervenaient pas à temps, et évidemment qu’ils n’interviendraient pas à temps puisque Saveiro les avait fait se battre entre eux. Il venait d’assommer la shinigami et le roux était trop en rogne pour penser à autre chose que lui péter la figure. En résumé, il n’y avait plus que lui d’assez conscient de la situation pour agir.

Etrangement, Saveiro avait horreur que l’on fasse du mal aux enfants, et l’idée de causer la mort douloureuse d’autant de petits êtres le troublait. L’arrancar ne savait pas d’où cela lui venait. Même si ses supérieurs seraient surement ravit de la cruauté d’un tel acte, ce n’était pas le but du Violet. Bon… Etant bien obligé de faire un choix rapidement, le 51 lança de nouveau un cero, mais cette fois sur l’inflammable et, né vérifiant même pas si cela avait marché ou pas, il grimpa les étages d’un sonido pour aller voir de quoi il retournait. En effet, de la fumée se propageait à l’étage et allait intoxiquer les nourrissons si une aération n’était pas faite. Et bah Saveiro allait en faire une, balançant un bala contre le mur, où il y avait les fenêtres, créant ainsi une ouverture… enfin la destruction du mur surtout.

L’arrancar regarda en bas un instant. Les pompiers et la police arrivaient, peu nombreux puisqu’ils ne savaient surement pas où donner de la tête avec les attaques de ses autres camarades. Bien, ils allaient pouvoir évacuer les bébés vivants pars là si ils se magnaient le postérieur. Saveiro leur aurait bien donné un coup de main mais il était un peu occupé là. Peut-être après, quand il aurait réglé le problème du rougeoyant. Si celui-ci se pointait… Il n’allait pas enflammer la nurserie… si ?

Evidemment, l’inflammable n’abandonnait jamais, et sa présence ne tarda pas à incommoder l’arrancar d’un : « ... Mais... Bordel tu nous sors d'où ? Depuis quand les Hollow de votre genre essaie de sauver la vie des mioches ?! ». Question à laquelle Saveiro n’avait pas grande réponse, si ce n’est un haussement d’épaule et un évasif :

- Nous étions humains, avant.

Toute la problématique se contenait surement dans cette phrase. Si ce n’était pas l’instinct bestial des hollows lui dictant se comportement – bien peu probable – alors cela se situait avant qu’il n’en soit un. Saveiro fit quelques pas vers un landau le plus au fond de la salle afin de se saisir du bébé, en faisant attention à ne pas le casser, continuant son explication tout en marchant vers l’humain :

- Certaines âmes ont le temps d’être récupéré à temps, d’autres se transforment. Arrancar et Shinigami sont frères ennemis, fils de l’Humanité. Vous êtes notre passé, nous sommes votre avenir. Réjouissant n’est-il pas ?

L’adorable bébé le regardait de ses grands yeux bleus. Saveiro lui fit une toute petite pichenette sur le nez avant de le poser dans un autre landau moins exposé à la fumée puis repartit au fond de la salle, continuant de parler, songeur :

- Mais toi, tu es plus qu’un humain, tu es autre chose. Puissant mais fait de chair. Une sorte d’Entre-Deux entre les mondes. Vivant mais percevant les morts. Je vais vous appelez ainsi d’ailleurs « Entre Dos »…

Il reprit un bébé agité et pleurant, grimaçant légèrement à ces cris.

- Aujourd’hui tu as le choix d’être perçu comme un monstre ou un héros. Je connais votre société, les apparences comptent pour beaucoup. Les humains seront embrouillés, confus avec ce qui vient de se produire. Peut-être ne se souviendront-ils plus du feu que tu as déclenché, mais si tu sauves les nourrissons de la pièce, les…

Saveiro chercha le mot un instant. « Papi » ? « Papyrus ? » Ah non.

- Pompiers en pleines possessions de leurs moyens te verront sauver des nourrissons.

L’arrancar s’approcha de nouveau de l’humain et lui tendis le bébé dans les bras en le regardant de ses yeux bicolores avec insistance :

- J’ai fais mon boulot ici. Il y a surement assez de dégâts pour faire illusion. Alors, on fait une trêve et on s’occupe des petits êtres ?

Et même plus qu’une trêve, Saveiro comptait bien ne pas rester indéfiniment à coté une fois cette tâche accomplit. Peut-être même que la mission des arrancar serait terminée pendant ce temps là – cela dépendait si le but était d’embêter les shinigami ou de raser entièrement la ville, bien que cela les contrarieraient beaucoup dans un cas comme de l’autre. Après tout, le violet n’avait guère de vengeance personnel à accomplir envers l’inflammable, et pouvait sans trop de grief laisser partir le rouquin. Une partit de lui espéra que l’arrancar tête de gazon se fasse tuer par contre, histoire de ne pas avoir à faire le duel prévu. Mais ce n’était pas le sujet du moment :

- Qu’en dis-tu ?

Comme l'humain ne semblait guère convaincu, Saveiro profita de sa proximité pour lui donner subitement un coup de pied dans le ventre qui envoya l'inflammable à l'autre bout de la pièce se manger le mur restant. Peut être y avait t'il été trop fort - il n'était pas habitué à frapper de l'humain -, car le rouquin semblait rudement assommé. Saveiro soupira :

- Ah les petits, souvenez vous en pour plus tard.

Le regret. Voilà ce que Saveiro pensait à ce moment là, alors qu’une troisième personne avait décidé de l’embêter aujourd’hui. Est-ce que les shinigami les plus lents d’esprits s’étaient réuni pour lui ? Pourquoi tant de peine ? Visiblement, personne ne comprenait ce qu’il faisait, et cela était surement dû au fait que ce soit un arrancar. Avec un soupire agacé, le 51 posa ses yeux sur la shinigami naine – même si il était bien conscient que l’apparence physique ne faisait pas la force d’une personne.

- Puis-je savoir de quel droit vous pensez que vous pouvez faire ce que vous voulez ? Rendez-moi immédiatement ce bébé et veuillez partir d’ici.

C’est donc ça… Les shinigami sont bels et bien des escargots au niveau de la réflexion. Ou il était mal tomber, l’arrancar ne savait pas quoi pas en penser. Avec sarcasme il déclara, indiquant le trou dans le mur servant d’aération d’une main :

- Bien, alors nous allons faire simple pour que vous compreniez : je suis en train de les sauver, d’accord ? Donc soit vous m’aidez, soit vous me laissez faire et partez, soit vous attaquez en plein dans la nurserie – ce qui à mon avis serait tout à fait dommageable. Si vous voulez l’un d’entre eux, ce n’est pas des petits êtres qui manquent.

Heureusement que les pompiers étaient plus efficace que les hommes en noirs ! Ceux-ci avait finalement réussi à monter et faisait leur boulot, ce qui allait pouvoir mettre fin au dilemme. Le bébé gigota, mécontent d’être trimballer depuis tout ce temps. Saveiro lui donna une toute petite minuscule tape sur le nez du bout des doigts, faisant attention à ses ongles, lui parlant comme à un petit frère :

- C’est bientôt fini, ne t’inquiète pas.

L’arrancar le reposa dans un landau presque à contre-coeur avant qu’un pompier ne voit l’enfant flotter. Puis son expression se modifia, il remit son masque mental et un sourire arrogant s’étira sur ses lèvres puis il s’inclina de façon théâtrale avant de déclarer, se redressant :

- Et bien demoiselle shinigami, puis-je prendre congé maintenant que j’ai répondu à vos exigences ou doit on forcément en passé par un ennuyeux stade de « vil monstre, ma lame d’oscillera » « non shinigami pitié. ». C’est assez surfait.

Il soupira, lassé. Surtout qu’il n’avait pas d’autre adversaire afin d’improviser un duel entre les deux… Cela ne convenait guère à Saveiro, qui préférait que les ennemis soit au minimum deux afin de les faires se combattre. De plus, il ne savait guère la puissance de la petite femme, son instinct lui soufflait de se méfier de tout ce qui était petit, on ne sait jamais. Et puis, la shinigami ne partageait peut être pas son point de vue sur ce point, il n’avait rencontré que des gens ennuyeux aujourd’hui ! Il préférait Anna… Où était l’amusante shinigami blonde à la place de cette planche à pain hargneuse ? Tss. Ses yeux vairons exprimaient une profonde contrariété et songeant déjà au fait de se battre. Il n’y avait pas de raison qu’il tombe sur une personne sympathique.

Les shinigami ne comprenaient vraiment rien à rien. S’en était presque… frustrant. D’un côté les apparences jouaient contre lui, de façon on ne peut plus défavorable. Déjà que Saveiro était un arrancar, évidemment, il partait avec un malus de base pour bien se faire voir d’une shinigami. Ou d’un humain mais celui-ci était assommé pour le moment -en même temps celui ci s’était comporté de façon stupide. Personne n’avait l’air de vouloir faire de trêve avec lui aujourd’hui, l’arrancar devait bien prendre des mesures et cela commençait à l’agacer de plus en plus. Il répéta doucement, dans un chuchotement évoquant un sifflement :

- Aucun sens ?

S’en était trop. Le voilà offusqué, offensé et vexé. La sale petite shinigami avec ses airs intelligents ne l’était pas tant que cela. De toute façon, quelle femme en noir pourrait comprendre un arrancar ? Elle voulait des réponses ? Il ricana, marchant un peu, tenant négligemment son trident :

- En même temps qu’en savez-vous ? Qu’en savez-vous avec votre petit air arrogant de shinigami ? Faut il que je réponde à toutes vos questions ? Est-ce trop dur à deviner de vous-même ? Ah, les shinigami… Disensiones par exemple.

Il avait prononcé cela comme la suite de sa phrase l’air de rien, alors que nonchalamment son trident décrivait un tour sur lui-même afin de lancer son sort, ne respectant pas l'espèce de tradition qui voulait qu'une attaque soit clairement énoncée de façon mélodramatique. Un brouillard ne tarda guère à apparaître et disparu trois secondes plus tard. Tel était son utilité, ce n’était pas là pour se dissimuler mais juste pour empoisonner la shinigami. Après tout, ce n’était pas parce qu’il ne l’aimait pas que Saveiro devait négliger sa puissance possible. Bien sûr l’arrancar se doutait bien qu’il n’y avait personne d’autre à frapper que lui, il comptait être prudent.

Une shinigami qui n’attaque pas comme une bourrine est une shinigami réfléchit - du moins peut être. Une shinigami réfléchit risque de préparer une stratégie et de le prendre en traître. Les habitants du Hueco Mundo avaient déjà pu apercevoir ce qu’un homme en noir – à présent en blanc – pouvait faire en réfléchissant à des plans, Saveiro ne pouvait pas se permettre de la sous-estimer et comptait bien limiter ses capacités de réflexion. Parce que malgré sa forme libérée qu’il n’avait pas enlevé, la planche à pain tenait parfaitement debout. Donc elle était soit de son niveau, soit plus encore. Subirait elle le même sort que ses deux autres adversaires ?

Aucun effet ? Rien ? Alors là Saveiro se sentit plutôt mal à l’aise sans le montrer. Donc son adversaire était forte, trop pour lui surement. Le 51 n’était pas idiot et allait revoir ses plans à la baisse, considérant cet élément des plus embarrassant pour lui. Il allait devoir s’incliner pour le moment. Saveiro n’aimait pas assez les siens pour rester silencieux, surtout que sa présence ici n’était pas un secret prioritaire. Il rabaissa son attitude agressive – même si la petite femme l’agaçait toujours – et se fit plus abordable dans ses expressions, ce qui ne l’empêcha de soupirer avant de déclarer :

- Soit.

Quelque chose l’embêtait. Il fallait que sa raison de sa venue soit pacifiste. Un coup d’œil aux dégâts annonçait déjà la couleur. Saveiro ne préconisait pas de mentir de toutes pièces mais plutôt les omissions et les semi-vérités, bien plus subtile. Dire qu’il était là pour un spectacle de danse ne servirait pas du tout ses intérêts. Il annonça, avec une pointe de regret et reculant prudemment :

- Comme vous pouvez le constater, j’ai en effet détruit une partit de cet hôpital. Néanmoins j’ai essayé de limiter le nombre de victimes : l’incendie a été déclenché par l’humain. J’ignore pourquoi on nous a demandé cela, je ne suis pas dans les petits papiers d’Aizen. Sa politique est disons… Très agressive : obéis ou meurts.

Jusque-là Saveiro avait joué la carte de la vérité et reculait doucement, prêt à prendre la fuite si cette réponse ne convenait pas. Il ajouta :

- Nous avons le couteau sous la gorge, et les autres arrancars ne savent pas vraiment créer, alors quand il faut détruire, cela les arranges. Ce n’est pas mon cas mais je ne voudrais pas avoir l’air suspect. A mon avis vous devriez aider vos allier : je ne suis pas le plus vindicatif d’entre eux, et je n’ai pas tué ceux m’ayant attaqué. Les autres ne pensent pas comme moi, et de loin.

Les preuves étant encore inconsciences au sol. Certains arrancars les auraient tués sans hésitation. Et quand on leur demandait d’aller casser des bâtiments et des shinigami, ils s’empressaient de le faire. Quand à Saveiro… Pour le moment il était surtout prêt à décamper d’un sonido à la moindre attaque. Il ne risquerait pas sa vie pour l’honneur.

Ses paroles avaient elles faites mouche ? Saveiro vit la shinigami écarquiller un peu plus ses grands yeux. Dommage pour lui, cela ne prit pas assez bien, et elle resta toujours sur place.

- Vous avez donc été envoyé ici pour détruire la ville ? Dans ce cas, je ne peux pas vous laisser faire.

Et bien…. Oui, c’est ce qu’il avait dit, mais cela aurait été trop gros de mentir. Peut-être aurait-il dû essayer ? « Non, non, ces ruines ne sont pas ce que vous croyez, je ne suis qu’un humble danseur de rue » ? Allez savoir. Saveiro la regardait avec méfiance puis jeta un coup d’œil aux alentours. La shinigami souhaitait vraiment attaquer maintenant ? Avec des gens autours ? Sa bouche se pinça en une légère expression septique. L’altruisme de l’arrancar avait tout de même ses limites qui commençaient à partir du moment où sa propre existence était en danger. En somme, comme maintenant, devant une shinigami plus forte que lui en position de combat. Sa voix devient plus froide et menaçante :

- Je vous le déconseille, il y a des humains autour.

Sous-entendu qu’il n’hésiterait pas à utiliser ses capacités à fond si la shinigami l’agressait, quitte à toucher des vivants, voir même, à viser des vivants exprès pour en emporter le plus possible avec lui. Il envoya un bala pour distraire la shinigami et d’un sonido il tenta de s’échapper par le trou dans le mur pour aller se fondre parmi les pompiers et policiers. Les humains étaient le seul moyen de pression qu’il avait vraiment alors il n’allait pas se priver de cet atout et de ces boucliers potentiels si jamais sa fuite ne marchait pas. Dommage pour la shinigami mais il préférait largement s’attirer les foudres de celle-ci que les foudres d’Aizen. Aucun arrancars tenant à la vie ne le voudrait, sans compter qu’il avait avec lui deux shinigamis aussi louches que lui et quelques partisans dans l’Espada. En bref, tout un tas de monde que le 51 préférait avoir loin de lui à la distance respectable d’au moins un pays. Un grand pays. Il tâcha de fuir d'ici de sonido en sonido. Saveiro devait mettre aussi de la distance entre la shinigami plus forte que lui et sa personne. Après tout, vu les dégâts - et la moitié n'étant pas de lui mais de l'humain - ses supérieurs seraient content, non ?